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 L'Auvergne vue par les poètes

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André Laugier

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MessageSujet: L'Auvergne vue par les poètes   L'Auvergne vue par les poètes EmptyMar 9 Aoû - 12:19


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L'AUVERGNE VUE PAR LES POÈTES

(COMPILATION)


CULTURE ET LITTÉRATURE EN AUVERGNE

En 430 ou 431, l'évêque de Clermont, Sidoine APOLLINAIRE a participé à la résistance de l'Auvergne contre les Wisigoths. Son rôle littéraire ne fut pas moindre et nous pouvons saluer en lui un des derniers représentants de la culture latine. Par ses Lettres comme par ses Poésies, il peut être considéré comme le trait d'union entre le gallo-romain Ausone et un autre poète de même origine qui, pour chanter les premiers mérovingiens, plia les formes savantes du vers latin à la rudesse des noms germaniques, Venance FORTUNAT.

Pendant la période des luttes contre les conquérants francs la vie littéraire s'éteignit en Auvergne comme dans le reste de la France. Mais nous la voyons reparaître avec Charlemagne et aux siècles suivants, dans son asile habituel à cette époque, les couvents. C'est de celui d'Aurillac que sortit GERBERT (mort en 1003), qui eut cela de commun avec Sidoine APOLLINAIRE et Grégoire de TOURS, d'être à la fois homme d'action et écrivain. Ses œuvres nous montrent en lui, non seulement un littérateur, mais surtout un savant qui avait su mettre à profit les traditions antiques conservées dans l'université arabe de Cordoue. Ses contemporains furent constamment partagés entre l'admiration et la méfiance pour cet homme qu'ils regardaient comme un sorcier.

Presque à la même époque que Gerbert, un autre Auvergnat, ODILON (962-1049), que l'Eglise a canonisé, fut à la tête de l'abbaye de Cluny. Il nous a laissé des poésies, des lettres, des sermons, des vies de saints, entre autres celles de sainte Adélaïde et de saint Mayeul.

Pendant tout la XVe siècle, l'Auvergne, comme le reste de la France, resta à peu près stérile au point de vue purement littéraire. Les esprits alors étaient ailleurs. Il faut aller jusqu'à Michel de L'HÔPITAL (1505 ou 1507-1573), pour trouver trace d'un réveil de l'étude des lettres dans ce pays. Ses œuvres comprennent des harangues, des poésies latines et le Traité de la réformation de la Justice. L'esprit que l'on a si justement appelé politique et dont l'Hôpital avait été le précurseur revit sous une forme plus légère dans les poésies de Gilles DURANT (né à Clermont vers 1550), l'un des auteurs de la "Satire Ménippée."

Parmi les écrivains du XIXe siècle qu'a produits l'Auvergne, on peut citer Eugène MARCHAND-GÉRIN, ; le poète Gabriel MARC. Quelques poètes, au XIXe siècle, se sont exercés dans le dialecte auvergnat de la langue d'oc.

La Basse-Auvergne a eu BATHOL. ils sont plus nombreux dans le Cantal, où J.-B. VEYRE publia, en 1860, les "Piaoulats d'un Reïpetit". D'autres Cantaliens, BRAYAT (1779-1838),et son ami, l'abbé BOUQUIER, Dupuy de GRANDVAL (1802-1859), A. BANCHAREL (la Grammaire et les Poètes de la langue patoise d'Auvergne; Aurillac, 1886, 4 vol.), A. VERMENOUZE, l'abbé COURCHINOUX (la Pousco d'or; Aurillac, 1884, 4 vol.), l'abbé GERAUD, ont publié des vers disséminés, la plupart, dans les journaux locaux.

______________________


Arsène VERNEMOUZE naquit le 26 septembre 1850 à Vielles d’Ytrac, près d’Aurillac. Son père, Firmin VERNEMOUZE, était commerçant d'épicerie en Espagne. Il était d'usage à l'époque que les épouses et les enfants restent en Auvergne, où l'on retournait quelques mois après une campagne de commerce de deux ans.

C'est à 16 ans qu'il rejoignit son père à Tolède. Il resta près de vingt ans en Castille. Tout en participant au commerce, il composa de nombreux poèmes en français. À partir de 1879, il envoya ses premiers poèmes à différents journaux du Cantal, notamment "l’Avenir du Cantal" journal radical d'Auguste BANCHAREL, dans lequel il écrivait sous le nom de "JANTOU" des poèmes enflammés à la gloire de la Révolution Française.

A partir de 1887, dans le "Moniteur du Cantal", puis dans "La Croix du Cantal" et la "Croix cantalienne", Arsène VERNEMOUZE anime la vie culturelle et politique cantalienne en publiant des poésies satiriques en langue d’oc.

En 1900, il fut élu majoral du Félibrige et rencontre Frédéric MISTRAL, qui l’accueillit comme "premier majoral" d’Auvergne.

Arsène VERNEMOUZE fut aussi un grand poète en langue française. En 1903, paraît "Mon Auvergne", recueil primé par l'Académie française. Il mourut d’une maladie des voies respiratoires dans sa maison natale de Vielles le 8 janvier 1910. Après la Grande Guerre, ses compatriotes dressèrent son buste dans le petit square d’Ourlhat.




Arsène VERMENOUZE

Poussant des boeufs pourprés...
Poussant des boeufs pourprés dans le brun des labours,
Et tranchant le genêt, déracinant la brande
Les bouviers du pays partout chantent la 'Grande'
A pleins poumons. - Ils ont, comme les guerriers boërs,

D'épais colliers de poil tout autour des mâchoires,
Ils s'attachent aux reins un tablier de peau ;
Et, sur leurs crânes ronds de Celtes, un chapeau
Ouvre, énorme et velu, de larges ailes noires.

A leurs Chants, que nota quelque vieux ménestrel,
Ils mêlent par instant de sonores vocables ;
Et les boeufs, entendant 'Yé Bourro ! yé Queirel' !
Font saillir des tendons aussi gros que des câbles.
__________________

Arsène VERMENOUZE

Nos émigrants d'antan étaient de fameux hommes,
Ils allaient en Espagne à pied ; les plus cossus
S'achetaient un cheval barbe, montaient dessus,
Et partaient. Travailleurs, ardemment économes,

La plupart au retour, rapportaient quelques sommes,
Quadriples et ducats, dans la veste cousus,
Et qui, par la famille étaient les bien reçus.
Alors on n'était pas douillets comme nous sommes ;

Après tout un long jour de fatigue, on avait
La selle du cheval pour unique chevet ;
On partageait un lit de paille rêche et rare,

Avec des muletiers grands racleurs de guitares,
Des arrièros nourris de fèves et d'oignons,
Et l'on dînait avec ces frustres compagnons.

-II-
Le même plat pour tous, pour tous la même gourde,
Pleine d'un vin épais qui sentait le goudron ;
Et, tous, l'on s'empiffrait, à même le chaudron,
De pois chiches très durs et de soupe très lourde.

Autour du puchero l'on s'asseyait en rond,
Et chacun racontait son histoire ou sa bourde ;
Trop heureux quand un merle, une alouette, un tourde,
Venait corser un peu le menu du patron.

L'escopette pendue à l'arçon de la selle,
Et fiers de n'avoir guère allégé l'escarcelle,
Les émigrants étaient dehors au point du jour,

Par des sentiers poudreux ou des routes fangeuses,
Contemplant les sierras lointaines et neigeuses,
Et vibrants sous la joie immense du retour.

-III-
Par les grandes steppes nues de la Castille plate,
Ils allaient, sans jamais regarder l'Occident.
Même à l'heure sublime où le soleil ardent
S'y noie, en une mer de pourpre et d'écarlate.

Car ce n'est pas là-bas qu'est la terre auvergnate.
C'est vers le nord ; là-haut, l'Auvergne les attend ;
L'Auvergne!... À leur regard avide et persistant
Le vert frais et riant du doux pays éclate.

Eh! que leur font Madrid, Burgos, Valladolid?
Ils y passent sans même y coucher dans un lit,
Ils chevauchent - des jours entiers, sans voir un arbre,

Sous le soleil de feu des montagnes de marbre,
Où l'aigle plane au fond d'un ciel d'azur et d'or,
Et toujours leur regard se tourne vers le nord.

-IV-
Enfin ils vont toucher la côte cantabrique,
Et voici les versants pyrénéens français...
Tout poudreux et tannés par le vent, harassés,
Ils ont, sous leur chapeau, des teints couleur de brique.

Mais un léger zéphir, venu de l'atlantique,
Leur apporte une odeur de France : c'est assez!
Oubliant la misère et les labeurs passés,
Ils s'énivrent, joyeux, du parfum balsamique.

Et, bien que n'étant pas, certes, de très grands clercs,
Ils ont de jolis mots, des mots naïfs et clairs,
Pour exprimer leur sentiment, en l'occurence :

" C'est égal, dit l'un d'eux, je ne sais d'où ça vient,
Mais il n'est nul pays, dans le monde chrétien,
Non, nul pays, qui sente aussi bon que la France!"

-V-
Or, un matin, le chef du groupe, un vieux barbu,
S'arrête. À l'horizon, dans le ciel doux et pâle,
La chaîne du Cantal, toute entière, s'étale.
Voici la dent du Plomb, ce colosse trapu,

La corne du Griou, le pic svelte et pointu,
Le Puy Mary...C'est bien la montagne natale;
Et ces gens, de nature un peu fruste et brutale,
Ces Arvernes au front volontaire et têtu,

Ces âpres chineurs, ces "roulantes" aux dures âmes,
Se mettent à pleurer soudain comme des femmes
Sans se cacher, leurs pleurs s'écrasant sous leurs doigts.

Oubliant l'espagnol, ils clament en patois,
"Quo'i l'Ouvernho, li som!" et tous, à perdre haleine,
Brandissant leurs chapeaux, galopent dans la plaine.


À SUIVRE...

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MessageSujet: Re: L'Auvergne vue par les poètes   L'Auvergne vue par les poètes EmptyMer 10 Aoû - 12:55

Pas trop poètes nos auvergnats !!!
Heureusement que je suis venue mdr
Bisous André bisounours

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MessageSujet: Re: L'Auvergne vue par les poètes   L'Auvergne vue par les poètes EmptyMer 10 Aoû - 17:28

Flamme a écrit:
Pas trop poètes nos auvergnats !!!
Heureusement que je suis venue mdr
Bisous André  bisounours


Il y en a d'autres dont je vais poster les œuvres dans la suite du topic. Je pense que j'aurai fait à peu près le tour des régions.

Je te remercie pour ta ponctualité à venir lire ces articles et poèmes qui retracent un peu l'histoire poétique française, et qui durant la période des vacances, aura été l'occasion d'évasion, tout en restant dans le cadre bien précis d'un sujet nous amenant à partager la vie, les œuvres et les aspirations de ces aèdes.

merci2 BEAUCOUP, Chère FLAMME.

DE GROS bibi2

andre



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MessageSujet: Re: L'Auvergne vue par les poètes   L'Auvergne vue par les poètes EmptyMer 10 Aoû - 18:14

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L'AUVERGNE VUE PAR LES POÈTES

(COMPILATION)


GABRIEL MARC fut un poète auvergnat, né en 1840 et mort en 1931. Auteur raffiné et prolifique, il a signé de nombreux ouvrages, notamment : "Les sonnet parisiens", en 1875 ;  "Soleils d’octobre" en 1869  ;  "La gloire de Lamartine", en 1869, et "Poèmes d’Auvergne." Il demeure néanmoins peu connu. Faire connaître quelques pages de sa belle poésie dans laquelle il est souvent question de sa région qu'il magnifiait, m'a paru évident.

GABRIEL MARC

LE PUY-DE-DÔME ET SES VOLCANS

Poème dédié à Victor HUGO

Dans les âges lointains, mystérieux et sombres,
Tout remplis de clartés fulgurantes et d’ombres
Où notre œil effrayé se perd,
Dans ces temps oubliés qui sans cesse reculent,
Sur lesquels, entassés, les siècles s’accumulent,
Où tout semble morne et désert.

Un grand lac, dont on voit la trace indélébile,
Recouvrait ce pays de sa nappe immobile,
Où le pied du Sancy baignait ;
Et sur ce réservoir de l’onde originelle,
Que parfois un oiseau frôlait de son aile,
Un vaste silence régnait.

Tout à coup l’eau parut sourdement agitée,
Et, dans le sein profond de la terre irritée,
Un bruit courut lugubrement,
Pareil aux roulements d’un tonnerre invisible,
Et le monde sentit, à ce défi terrible,
Un immense tressaillement.

Les feux intérieurs, emprisonnés au centre,
Semblaient se révolter pour sortir de leur antre,
Au souffle d’un fauve ouvrier,
Les montagnes tremblaient du sommet à la base
Et le lac bouillonnait, comme l’eau d’un grand vase
Au-dessus d’un ardent brasier.

Le sol lutta longtemps contre la flamme intense,
Échauffé, remué, fier de sa résistance
A l’assaut du gouffre tonnant ;
Puis, sous la pression des cavernes profondes,
Céda sans se briser, et soudain sur les ondes
Un cône s’éleva géant.

Mais après tant d’efforts, la terre enfin lassée,
Autour de la montagne en plein ciel élancée,
Entr’ouvrit son énorme flanc,
Et la flamme et le feu, sortant par cent fissures,
Jaillirent dans les airs, ainsi que des blessures
On voit couler des flots de sang.

Et ce fut un spectacle étrange et formidable.
Les combattants, avec un bruit épouvantable,
La terre, l’eau, l’air et le feu,
Se croisant en tous sens comme une immense armée
Et mêlant leurs débris, leurs éclairs, leur fumée

Bientôt l’eau recula tremblante vers la plaine ;
Mais les volcans jaloux et sans reprendre haleine,
Insultant le Dôme hautain,
Crachaient des blocs ardents du fond de leurs abîmes.
Acharnés, flamboyants, faisant rougir les cimes
Blanches de neige au lointain.

Ils rugissaient autour du sommet qui les brave.
Ils écumaient de rage, et leur brûlante lave
Se répandait comme un torrent ;
Et tous, sans se lasser, effrayant l’étendue,
Recommençaient toujours leur attaque éperdue
Aux pieds du cône indifférent.

Pareils à des titans armés de catapultes,
Bien longtemps ces lutteurs vomirent leurs insultes,
Incendiant le ciel vermeil ;
Et lorsque fut éteint le feu qui les dévore,
Bien longtemps leur fumée obscurcissait encore
L’azur céleste et le soleil.

Un jour tout s’apaisa. La funèbre nuée
Se dissipa. La terre affreuse, bossuée,
Referma ses flancs entr’ouverts,
Froids sous le dur granit et les rouges scories ;
Et les volcans éteints, ces mamelles taries,
Blanchirent par les longs hivers.

La plaine se couvrit de frondaisons superbes.
Mais du sol calciné les arbres ni les herbes
N’osaient parer la nudité ;
Et le Puy, dont le front portait plus d’une entaille,
Muet contemplateur de ce champ de bataille,
Se dressait dans sa majesté.
_________________


GABRIEL MARC

AVITACUM

Près des monts aux fronts nus, dont la base s'incline,
Se pare d'arbrisseaux et s'achève en colline,
La villa souriante est debout, se mirant
Dans l'eau pure du lac dont le flot transparent
Caresse avec amour les marbres du portique.
Le paysage est frais, joyeux et poétique.
fine île verdoyante apparaît. Des ruisseaux
Murmurent dans les prés, à travers les roseaux.
Un pêcheur a jeté son filet. Sur la rive
Pleine d'ombre, un berger lance sa note vive.
On songe à Tusculum; on rêve de Tibur.
Dans l'eau claire le ciel reflète sou azur

Le chant de la cigale et le vol de l'abeille
Forment de doux accords. La nature sommeille;
Et le maître au front calme, heureux dans le repos
Du sage, après avoir contemplé ses troupeaux,
Lisant Virgile au pied d'un tilleul centenaire,
C'est le patricien Sidoine Apollinaire.
__________________


GABRIEL MARC

AU PUY-DE-DÔME

Et maintenant, ô mont sublime!
Un autre honneur t'est réservé.
Un temple nouveau, sur ta cime,
Pour ta gloire s'est élevé.
La divinité qui l'habite,
Souvent méprisée et proscrite,
Est toujours propice aux humains.
Elle chasse l'erreur grossière
Et répand sur eux la lumière
Et les bienfaits à pleines mains.

Cette déesse aux grands génies
Se révèle comme autrefois.

Elle écoute les harmonies
De la nature et de ses lois.
Pénétrant au sein de la terre
Elle y poursuit le noir mystère
Qui s'y dérobe vainement.
C'est la Science au front superbe
Dont l'oeil suit l'insecte dans l'herbe
Et l'astre d'or au firmament.

Sur la hauteur longtemps déserte
Où son pied se pose aujourd'hui,
Pour l'étude et la découverte,
Elle a choisi son point d'appui.
Elle veut soulever les voiles
De la nuit, compter les étoiles,
Contempler la neige et l'hiver,
Les soleils couchants, les aurores,
Et voir naître les météores,
Ces phénomènes de l'éther.

Accourez, ô vous qu'elle guide
Vers les éternelles clartés.

Précédés par son vol rapide
Quittez la plaine et les cités.
La vérité Nous accompagne.
Gravissez la haute montagne
Oit le triomphe est préparé.
Sans frayeur, comme Prométhée,
Au sein de la nue irritée
Allez ravir le feu sacré.

Et toi, montagne incomparable,
Redresse encor ton front hautain.
Ainsi qu'un aïeul vénérable
Poursuis Ion glorieux destin.
Comme Teutatès ou Mercure,
Entre les cieux et la nature,
Fut le lien essentiel,
Sois pour nous un auxiliaire
Et le grand intermédiaire
Entre les hommes et. le ciel !
__________________


Précurseur du parnasse, ami de Victor HUGO, Charles BAUDELAIRE et Théophile GAUTIER, Théodore de BANVILLE a été l’un des maîtres et modèles de MALLARMÉ, de VERLAINE et de RIMBAUD.

Auvergnat, il est né à Moulins, où un lycée porte son nom.
Poète et dramaturge, Théodore de BANVILLE est parfois considéré comme l’un des premiers parnassiens en même temps que le dernier des romantiques. Né le 14 mars 1823 à Moulins, il rejoint Paris dès son enfance, en 1830, pour étudier au lycée Condorcet.

Encouragé par Victor HUGO et Théophile GAUTIER, salué dès sa première publication par Charles BAUDELAIRE (le recueil de poèmes "Les Cariatides", alors qu’il a tout juste 19 ans), Théodore de BANVILLE se consacra essentiellement à la poésie, recherchant sans relâche la pureté formelle et la beauté de la rime, mais fut aussi critique, chroniqueur littéraire, dramaturge (pièces de théâtre écrites en vers ou en prose) et écrivit aussi ses souvenirs et des contes.

Il est à son époque une figure incontournable du monde littéraire : c’est d’ailleurs à lui que RIMBAUD adressa ses premiers poèmes, espérant obtenir son appui pour être édité. Les poèmes ne furent pas édités, mais BANVILLE lui répondit, et il hébergea même RIMBAUD, en 1871. Ce dernier se détachera ensuite de sa poétique, la critiquant par vers interposés (à travers "Ce qu’on dit au poète à propos de fleurs"), mais certains critiques considèrent aussi que les "Odes funambulesques" de BANVILLE eurent une influence capitale sur l’œuvre à venir de RIMBAUD. BANVILLE était considéré comme un maître par MALLARMÉ et VERLAINE. Il influença également Alphonse DAUDET, François COPPÉE et Leconte de LISLE.

Surnommé "le poète du bonheur", BANVILLE est célèbre pour les " Odes funambulesques", mais aussi pour "Les Cariatides", "Les Stalactites", "Les Exilés", ou encore son "Petit Traité de poésie française".

Décédé en 1891 après la publication de son unique roman, "Marcelle Rabe", Théodore de BANVILLE repose au cimetière du Montparnasse.



Théodore de BANVILLE

L'AUTOMPNE

Sois le bienvenu, rouge Automne,
Accours dans ton riche appareil,
Embrase le coteau vermeil
Que la vigne pare et festonne.

Père, tu rempliras la tonne
Qui nous verse le doux sommeil ;
Sois le bienvenu, rouge Automne,
Accours dans ton riche appareil.

Déjà la Nymphe qui s'étonne,
Blanche de la nuque à l'orteil,
Rit aux chants ivres de soleil
Que le gai vendangeur entonne.
Sois le bienvenu, rouge Automne.
__________________


Théodore de BANVILLE

SOUS BOIS

A travers le bois fauve et radieux,
Récitant des vers sans qu'on les en prie,
Vont, couverts de pourpre et d'orfèvrerie,
Les Comédiens, rois et demi-dieux.

Hérode brandit son glaive odieux ;
Dans les oripeaux de la broderie,
Cléopâtre brille en jupe fleurie
Comme resplendit un paon couvert d'yeux.

Puis, tout flamboyants sous les chrysolithes,
Les bruns Adonis et les Hippolytes
Montrent leurs arcs d'or et leurs peaux de loups.

Pierrot s'est chargé de la dame-jeanne.
Puis après eux tous, d'un air triste et doux
Viennent en rêvant le Poète et l'Ane.
__________________

À SUIVRE...



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MessageSujet: Re: L'Auvergne vue par les poètes   L'Auvergne vue par les poètes EmptyMer 10 Aoû - 19:19

A part Théodore des poètes que je ne connaissais pas pour décliner les beautés de l'Auvergne. bisounours
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MessageSujet: Re: L'Auvergne vue par les poètes   L'Auvergne vue par les poètes EmptyJeu 11 Aoû - 12:34

fripou a écrit:
A part Théodore des poètes que je ne connaissais pas pour décliner les beautés de l'Auvergne. bisounours



Bonjour FRIPOU

Rassure-toi, de mon côté aussi, beaucoup de ces poètes m'étaient inconnus. Grâce à ces topics j'ai pu compléter mes connaissances, et découvrir, par exemple, que le grand père de Patrick POIVRE-D'ARVOR (journaliste bien connu) était un poète émérite. Je comprends mieux que Patrick POIVRE-D'AVOR s'intéresse depuis toujours à la poésie, et qu'il ait publié plusieurs anthologie, comme par exemple, "Les plus beaux poèmes d'Amour", aux éditions Albin Michel.

merci2 BEAUCOUP pour ta lecture et ton partage, FRIPOU.

Mes TRES CHALEUREUX bibi2

ET UNE DOUCE JOURNÉE À TOI.

CARPE DIEM

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MessageSujet: Re: L'Auvergne vue par les poètes   L'Auvergne vue par les poètes EmptyJeu 11 Aoû - 12:36

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L'AUVERGNE VUE PAR LES POÈTES

(COMPILATION)


Jean de BOYSSIÈRES est né en février 1555 à Montferrand , mort en 1584. Il fut un poète français de la Renaissance. Il prit aussi le Duc d’Anjou pour son Mécène . Ce fut sous les auspices de ce Prince qu’il fit paraître en 1578 ses premières œuvres amoureuses.

Poète Auvergnat, et sans doute, de famille noble, puisqu’il prit la qualité d’Écuyer. Du reste tout ce qu’il nous apprend de lui dans ses premières œuvres, c’est qu’il était né au mois de février 1555, et qu’après avoir commencé l’étude des "Lois et de la Pratique", il l’abandonna, et s’en repentit dans la suite, mais trop tard. "Je regrette, dit-il dans des Stances sur ce sujet, je regrette la vie Clérique que j’avais embrassée, et d’avoir quitté trop légèrement." Ses poèmes sont peu connus. Je vous propose deux sonnets qui n'ont rien à envier aux meilleurs versificateurs de l'époque.



[b]Jean de BOYSSIERES

Ah ! que n’ai je suivi comme toi, cher Testu,
Les contrées, les champs, les pays et le monde !
Pour avoir visité presque la terre ronde,
Les murs et l’Étranger, tu loges la vertu.

Et non comme j’ai fait, m’être en vain combattu
Contre un aveugle enfant ; bâtissant dessus l’onde,
Et peinturant en l’air : un fier remords me sonde
Jusqu’au plus vif de l’âme, et me rend son vaincu.

Visitant, curieux, les régions lointaines,
Favorisé, chéri des personnes hautaines,
Tu as acquis, Testu, révérence et honneur :

Et amateur des vers et des belles sciences,
Tu honores les sœurs qui seront les défenses
De ton nom, ta vertu, ta louange et douceur.
__________________


Jean de BOYSSIERES

Tout à coup je me sens en tristesse et en joie,
Et à un même instant rempli d’aise et languir
Brûler et renglacer et puis vivre et mourir
Suivre le droit chemin égaré de ma voie.

Heureux et malheureux, rire et puis je larmoie
Mon séjour et ma peine, ensemblement nourrir
La contrariété devant mes yeux s’offrir
Un Tantale altéré et dans l’eau je me noie.

N’est-ce pas endurer et de jour et de nuit :
Ainsi amour cruel tristement me conduit,
Quand j’espère un malheur un bonheur se présente.

Et lorsque je m’assure être prochain du port
Je me vois entourné des courriers de la mort,
Et d’autant éloigné de mon heureuse attente.
__________________


Jean d’ARVOR, poète, né à Pionsat (Puy-de-Dôme) le 8 janvier 1883 et décédé à Reims, le 25 février 1970. Jean-Baptiste Pierre Léon JEUGE fut orphelin très tôt et passa les premières années de sa vie à Pionsat. Recueilli ensuite par sa famille, il travailla très tôt en usine  et s’installa à Reims en 1928 pour y créer une affaire de gros. Parallèlement, il développa une grande passion pour l’écriture et commença de proposer des textes dès le début du XXe siècle sous le pseudonyme de Jean d’ARVOR. Il produisit ainsi des centaines de poésies dont beaucoup furent couronnées par la plupart des Académies de France. Sa suite de sonnets sur la Cathédrale de Reims lui valut la médaille d’argent de "l’Académie de Montauban" et un prix au 22e congrès des Écrivains de France à Reims en 1953.

Dans certains de ses poèmes, il exprime son attachement à l’Auvergne et aux Combrailles. Certains textes, comme "Les bœufs", décrivent des scènes de la campagne pionsatoise. Tout au long de sa vie, il garda un souvenir vivace de ses jeunes années à Pionsat qu’il ne manquait pas de visiter lors de ses passages en Auvergne.

Ses plus beaux poèmes sur l’Auvergne ont été recueillis par son petit-fils, le journaliste bien connu Patrick POIVRE D'ARVOR, dans un recueil intitulé "l’Appel Ardent de Jean d’Arvor".



Jean d’ARVOR

À MON PAYS ! À MES MONTS !

Ô mon pays ! Ô mont d’Auvergne où je suis né
Dômes offrant au ciel vos terrestres mamelles
Et vos pics couronnés de neiges éternelles
Ô combien je vous aime en fils passionné !

Magnifiques géants dans  l’espace égrenés
Têtes des sourds volcans aux profondeurs rebelles
Garderez-vous toujours vos fauves étincelles
Votre feu, votre lave, ainsi disciplinés ?

Vulcain est-il parti de vos sombres cavernes
Désertant à jamais ses  enclumes arvernes ?
Ô Cantal ! Ô Sancy ! Faits de fer et d’airain…

Êtes-vous donc frappés de quelque léthargie ?
Ô puys où le soleil, aux soirs se réfugie,
Où donc s’enfonce-t-il votre cœur souterrain ?
__________________


Jean D'ARVOR

AUVERGNE

Quand le soleil y darde, en bourreau lapidaire,
Ses rayons enflammés sur leurs rochers durcis
On dirait de grands sphinx drapés dans un suaire
De lave calcinée où l’eau creuse des plis.

Je verrai le chaos et sa lande rocheuse
De menhirs, de dolmens qui semblent des Titans
Pétrifiés au jour de l’escalade affreuse
De ces géants vaincus par des Dieux plus géants !
                             
Et je verrai les bois ! Ces bois sacrés des gaules
Où les arvernes blonds autrefois ont chassé :
Portant le lourd butin sur leurs vastes épaules :
Escaladant les rocs, tout nus, dans l’air glacé.
                       
Ah ! Sombres bois des monts, mâles, fiers et sauvages
Vos souches ont puisé le soufre de nos puys
Et vous avez atteint de vos fronts les nuages
Planant sur l’ouragan et dominant ses bruits.

FIN

_________________
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)
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