Mon cher Amour

Mon cher Amour
Je vous écris cette épitre que vous ne lirez peut-être jamais. Avril se penche à la FENETRE de mon étroite et triste cellule. J’aperçois par la lucarne une splendide ECLAIRCIE. Mais elle n’atteint pas mon âme qui est lasse de PLEURER. Elle gémit l’absence de votre belle personne. Il me souvient encore ce jour où je vous croisai sur le petit SENTIER qui longeait la falaise escarpée. Vous étiez à mes yeux plus beau qu’un prince, très élégant et tellement charmeur. Votre magnifique sourire m’avait touchée en plein cœur. Vous me disiez être POETE et je vous crus tant vos mots étaient suaves et doux à entendre. Votre existence semblait débordante quand la mienne était fade et trop plate. Vous VOYAGIEZ souvent dans de lointains pays pour déclamer les vers de vos poèmes. Fatigués par l’escalade, nous nous étions assis au bord d’une vieille FONTAINE. Je buvais vos paroles littéralement : je n’étais jamais allée plus loin que le bourg voisin. Vous m’avez fait rêver à raconter vos nombreux périples. Je me rappelle aussi qu’il s’était mis à pleuvoir et nous nous étions ABRITES dans une vieille cabane en bois. La promiscuité soudaine me mettait mal à l’aise : à l’époque, j’étais très timide et assez pudique. J’étais plus fragile qu’un BOURGEON qui venait d’éclore. Mais je sentais le désir poindre à votre doux contact sous mes vêtements mouillés par la pluie. C’est là que vous m’embrassâtes sur les lèvres, en me prenant les mains dans les vôtres tout doucement. Ce baiser fut pour moi une révélation de ma féminité.
Mon corps tressaillait de convoitise pour vous et mes yeux s’étaient soudain troublés.  Hélas, le temps s’était radouci et un radieux soleil, à peine dissimulé par des CUMULUS, il me semble, était apparu mettant fin à notre tendre mais fugace idylle. Depuis ce jour, je pleure de vous apercevoir encore sur ce charmant sentier où je connus mon premier amour de jeunesse.  Cependant, vous en fûtes aussi le dernier. Car j’avais prononcé mes vœux pour le carmel.je crois que je vous aimais ce jour car mon cœur lui ne vous a jamais oublié.
Lucienne 03.03.2016