Quand mai fait ce qu'il lui plaît

Hélas ! Plus de saisons, c’est vrai mon bon monsieur,
Car nous devons subir la démence des cieux ;
Mois de mai qui naguère étais d’humeur aimable,
Qu’es-tu donc devenu ? Tu es méconnaissable !
Je m’entends chantonnant, lorsque j’étais marmot :
C’est le mois de Marie, c’est le moi le plus beau,
Quand le soir feu ma mère allait rendre à l’église
Grâce à l’immaculée aux premières cerises.
Tes prés verts d’autrefois de champs de mars ont l’air,
Quand chiche est le gazon aux confins de l’hiver ;
Où es- tu mois de mai de mes premières roses,
Quand sur l’arbre aux bras nus nul oiseau ne se pose ?
Sous la voute plombée en camaïeu de gris,
La terre se languit, se languit mon esprit ;
Où es-tu mois de mai des déjeuners sur l’herbe ?
Ton soleil est glacé, tes prairies sont imberbes ;
Cigales et grillons cette année se sont tus,
O joli mois de mai dis quand reviendras-tu ?
Qui annonçais l’été, notre terre promise ;
Ton temps est devenu où murmurait la brise
Un âge de fureur où hurle l’Aquilon ;
Il est jusqu’à tes jours qui paraissent moins longs ;
O moi de mai frondeur où sont tes barricades,
Et tes Roland Garros quand il pleut sur le stade ?
Tes jardins où les feux de l’amour s’allumaient,
Où les jeunes tendrons chantaient le verbe aimer ?
Seule chante la pluie sa morose complainte,
Qu’accompagne le vent de sa voix qui chuinte ;
Quand ironie des mots, la télé nous promet :
La semaine prochaine il fera beau oui mais…
Le soleil apparaît le temps de disparaître ;
La fleur courbe la tête et meurt le temps de naître ;
Même le temps vieillit plus vite qu’autrefois,
Adieu fraises, muguet, nous n’irons plus au bois.

Un peu pessimisme cette vision du mois de mai... Il est vrai que le climat est aléatoire et que la pluie peut devenir lassante mais nous avons aussi eu de belles journées.
à toi vétéran

"Le soleil apparaît le temps de disparaître ;
La fleur courbe la tête et meurt le temps de naître ;
Même le temps vieillit plus vite qu’autrefois,
Adieu fraises, muguet, nous n’irons plus au bois."

Un quatrain conclusion, magnifique !!!
Un résumé de tes plaintes pour ce mois de mai..qui ne finit pas de paraître et disparaître comme tu le dis....
J'avais planté 3 tomates en attendant les jours meilleurs...vu le vent et la pluie, elles sont devenues jaunes et meurtries...
J'ai acheté les autres qui sont dans l'attente des saints de glace...peut-être samedi je les mets au potager, à voir ...

Bien des choses ne sont plus comme avant, les saisons s'en mêlent, la nourriture était saine, maintenant si tu veux avoir la même tu payes 3 fois le prix sans être certain de ne pas avoir le complément pesticide.  
Le lait bourré d'hormones et la viande sous antibiotique !
La nature se venge de tout ce qu'on lui fait subir, cela devient des saisons de pluie et d'inondation... et bien des désagréments !
Je comprends ton poème Jacky et ne peux te dire que bravo de dire aussi bien ce que nous pensons !
Bisous ami poète.

Magnifique poème sur le mois de Mai, et si je n'ai pas vraiment senti le muguet, pour cause de mauvais temps, et pour cause de nostalgie, surtout, en revanche j'ai adoré me faire bercer par la sublime musique de tes alexandrins!
Toujours aussi réussis!!!


Trop fort, Isan!

Bravo, j'adore!

Bellysa