LE COIN POÉTIQUE DE FRIPOU
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 Le destin de Célestin

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2 participants
AuteurMessage
Tonin Dulot

Tonin Dulot


Messages : 483
Date d'inscription : 11/03/2015
Age : 76
Localisation : Lot

Le destin de Célestin Empty
MessageSujet: Le destin de Célestin   Le destin de Célestin EmptyDim 22 Mar - 10:47


Epoque 1
Dressée à contre-jour, sa fine silhouette
Ressemblait à un arbre en train de se pencher.
Son costume archaïque essuyait le plancher
Quand sa canne empoignée activa la sonnette.

La lampe du comptoir éclairant son visage,
On put, lors, découvrir des rides sur son front.
Cet homme, presque vieux, était quand même prompt
A donner du regard une tout autre image.

Son œil d’oiseau de proie osa, du droit d’aînesse,
Pénétrer le tréfonds de son hôte vendeur.
Lors allant, claudiquant, il se fit demandeur
De conseil sur ouvrage écrit pour la jeunesse.

Un air fort soupçonneux s’empara du libraire
Qui maintint son ton calme et surtout avenant
Lui montrant de son doigt cet endroit surprenant
Où siégeait le rayon des livres pour distraire.

Ainsi dans le fouillis des mangas en vitrine
Il choisit une bande à l’étrange couleur.
On eut dit à le voir contenir son bonheur
Que son âge était là pour tout mettre en sourdine.

Sans mot dire il paya puis sortit à la hâte
Pour gagner le trottoir où se fond tout passant.
Sans bruit, il se glissa dans ce flux jacassant
Qui dissout l’inconnu dans la foule béate.


Epoque 2
L’homme vêtu de noir marchait de lente allure
Sur ce trottoir bondé de piétons insouciants ;
Un paquet sous le bras et les pas nonchalants
Il allait son chemin sans risquer la foulure.

Inspectant les recoins, les couloirs, les ruelles
Il tentait de trouver quelque part un gamin
Pour pouvoir lui conter, en lui prenant la main,
L’histoire du manga farci d’images belles.

De loin, un homme étrange épouse cette houle
Qui, sur l’autre trottoir, écoule son courant.
On dirait qu’il le suit en espion apparent
Le filant, fort discret, sans troubler cette foule.

Rien ne vient perturber cette fine manœuvre
Et notre homme suiveur surveille du regard.
Le vieil homme suivi s’en va du boulevard
Et grimpe un escalier en serrant son chef d’œuvre.

Il finit tout en haut, sur la cour d’une place
Par trouver une troupe employée à ses jeux.
Il se fraye un chemin pour se mettre avec eux
Et fonder en ce lieu une inédite classe.

Alors de son paquet il défait la ficelle
Et brandit le manga devant tout ce troupeau.
Puis il lit d’un ton calme entamant un morceau
Du livret merveilleux qui soudain étincelle.

Le libraire séduit comprend lors sa méprise
Et s’alarme de joie en voyant le vieillard.
Son soupçon du début éprouvé au bazar
De son vivant commerce a enfin lâché prise.


Epoque 3
La nuit tombait déjà quand le conteur quitta
Cette froide placette où jouait la marmaille.
Il laissa son manga, comme moi ma rimaille,
Pour aller d’un pas lent au stérile habitat.

En montant l’escalier pour gagner son étage
Il fredonnait un air de son vieux répertoire.
Bien souvent, sans puiser au fond de sa mémoire
Il ânonnait des mots pourvoyeurs de message.

Tenant l’appartement, son épouse attendait
Qu’il arrive, penaud, pour qu’enfin il lui dise
Le pourquoi du retard et que sans vantardise
Il détaille un séjour où son cœur se vendait.

Notre homme, fort loquace, entama son récit
Pour avouer son jeu de conteur de bataille
Où les seuls combattants empêtrés dans leur maille
Donnaient quelque savoir à ce monde petit.

-Ainsi tu as conté de nouveau quelque histoire
-A ces jeunes poulbots au sein du grand parvis !
-Faut-il que, sans enfants, tu sois aussi sans vie
-Au point de compenser ce pénible déboire ?

* Que veux-tu, mon Amie, un terrible destin
* Nous a privé de l’hoir en petite culotte !
* Lors je vais au contact me griser de parlotte
* Où la troupe d’enfants m’appelle Célestin !


Epoque 4
Ignorant du passé la fine filature
Dont il fut, las, l’objet soupçonné d’attentat
Notre homme, sans savoir, arriva délicat
Entrant dans ce commerce où se vent l’écriture.

Le libraire affairé vit entrer le bonhomme
Qui s’enquit pour achat quelques trois jours plus tôt.
En voyant le conteur au si vieux paletot
Il laissa sans tarder son crayon et sa gomme.

Calant ce tout dernier par-dessus son oreille
On eut dit qu’il armait le début d’un discours.
Mais soudain le regard du coq de basse cour
Lui retint sa formule, à son gré, sans pareille.

S’avisant cependant qu’il devait en personne
Accueillir ce client il s’approcha de lui.
Tout d’abord il vanta la chaleur de cet huis
Puis bénit sa venue à cette heure qui sonne.

-Si je me souviens bien vous avez pour faiblesse
-De croquer des mangas au bel enseignement.
-Et vous faut-il toujours un seul renseignement
-Pour guider votre choix dans l’heur de la souplesse.

*J’ai plutôt pour dessein de fouiller dans les fables
*Où de bons animaux nous apprennent les mœurs.
*Car nos jeunes oiseaux qui ont surtout bons cœurs
*Ne demandent qu’à voir des personnes affables.

-Vous me semblez bâti en pilier fort solide
-Que la faune enfantine appelle de ses vœux.
-Autrefois sans savoir je vous trouvais trop vieux
-Ne voyant pas en vous la jeune chrysalide.

*Pour garder en ce lieu des paroles pudiques
*Je dirai simplement que les foyers féconds
*Sont les nids bienheureux où naissent des seconds
*Ceux qui donnent l’envie aux essors véridiques.


Epoque 5
Sans porter jugement sur tout ce va et vient
Le libraire contrit tout au fond de son âme
Fit savoir au client qu’il avait autre gamme
Dans son douillet commerce apprécié pour ses biens.

Le conteur Célestin entendant cette annonce
S’en alla de son pas pour fouiller les rayons.
Sur de fins écriteaux rédigés aux crayons,
Pour savoir la rubrique, il avait sa réponse.

Son cœur battait si fort qu’on eut dit une horloge
Dont les nombreux tic tacs auraient donné le temps.
Heureux dans le silence en ce lieu palpitant
Il se plût, là tout seul, au sein de cette loge.

Sans soutien superflu, Célestin en goguette
Dévorait de ses yeux tous ces titres parlants.
Son instinct de traqueur aux regards déferlants
Balayait les rangées en braquant sa baguette.

Le voilà convaincu que sa prochaine emplette
Sur les fables en vue aura son dévolu.
Extirpant un bouquin au renom absolu
Il paya sur le champ pour n’avoir point de dette.

- Vous voilà tout armé pour charmer tous ces diables
- Qui peuplent sans arrêt le terrain du parvis.
- La fable récitée a toujours un avis
- Qui forme les esprits en quête de mots fiables.

* Puisse Esope en exemple apporter sans querelle
* Quelque bonne pensée à mettre au boulevard.
* Car le jeune disciple est toujours un buvard
* Qui s’emplit de cette encre à la foi culturelle.

- Que cette humble posture unique et admirable
- Soit porteuse de loi sans paraître y toucher
- Et donne à ces enfants le conseil, sans moucher.
- Mais surtout que votre heur ne soit pas corvéable.

* Merci mon bon Monsieur de vous mettre à me dire
* Le bon sens du chemin que je dois emprunter.
* Nous sommes ainsi deux à savoir appointer
* Le crayon de ces gars qui ne sauraient maudire.



Epoque 6
Sur la place des bars amassés sur ses rives
La meute des gamins se donnait au football ;
Et la balle en chiffon que visait bien le goal
Avançait lentement en pénibles dérives.

Célestin vint enfin, comme à son habitude
Le paletot ouvert et les mains sur les flancs.
Il tenait cette fois des petits paquets blancs
Qu’il serrait contre lui d’une chaude attitude.

La troupe qui criait en s’arrachant la balle
Ne le vit pas de suite étaler son butin.
Il put donc doucement préparer son latin
Pour pouvoir déclamer sans tambour ni cymbale.

Le plus jeune des loups aux vives silhouettes
Héla tout le troupeau appliqué dans son jeu.
Les mômes sans prière ayant compris l’enjeu
Vinrent tous s’assembler tel un vol d’alouettes.

De grands saluts polis volèrent en échange
Et ce nouveau théâtre emplit sitôt le coin.
Célestin, tout ému mais serein plus ou moins,
Leur montra promptement sa nouvelle boulange.

Aucun des auditeurs ne perdit une bribe
De ce tout nouveau conte avec des animaux.
Le jeunot curieux aux dires de ces maux
Ne saisit tous les sens que dit la diatribe.

Pour plus d’enseignement Célestin mit sa voie
Au service du groupe ébaubi mais pensif.
Alors sans réfléchir il leur dit ce poncif :
- C’est après le malheur qu’on retrouve la joie.

- Voilà braves enfants ! Le sort a ses caprices
- Que votre petit monde a du mal à saisir.
- Les palais et châteaux asservis au plaisir
- Sont des prisons sans cœur où prospèrent les vices.


Voici la fin

Epoque 7
Ainsi coulèrent jours, semaines et longs mois,
Où la meute en frisson se faisait plus docile.
Notre homme, par ce jeu, quittant son domicile
Retrouvait ces poulbots qu’il chargeait en émois.

Chaque jour se mouvant sur le même circuit
Il allait, en ce coin, à l’abri de la foule.
Le square était creuset qu’on prenait pour un moule
Où même les pigeons se gavaient sans un bruit.

Un peintre fort chenu, derrière un chevalet,
Observait, là, tout seul, la scène rituelle.
Son pinceau tremblotant puisait dans l’écuelle
Les chaleureux pigments au soin de ce ballet.

Quelque fois le serveur du café « Les poulbots »
D’un geste fort discret lui portait une tasse ;
Et l’artiste, sans bruit, l’avalait sans préface,
Comprenant que le gars lui faisait un cadeau.

Un beau jour, cependant, resta vide un fauteuil
Faisant changer du lieu la fervente routine.
Lors les pleurs spontanés de la troupe enfantine
Signalèrent, du coup, qu’elle entrait dans son deuil.

On ne vit O jamais pareil défilement
De mistons bien rangés en fidèle colonne
Qui se mit à la fin en pleurante couronne
Autour du nouveau trou, chantant "choralement".
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Tonin Dulot

Tonin Dulot


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MessageSujet: Re: Le destin de Célestin   Le destin de Célestin EmptyMar 24 Mar - 0:15

C'est un peu long...

Vous me le direz bien?
Tonin
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fripou
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fripou


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MessageSujet: Re: Le destin de Célestin   Le destin de Célestin EmptyMar 24 Mar - 7:34

Long oui mais trop long non...
L'histoire du vieux Célestin en manque d'enfant et désireux d'échanges est fort tendre. Il a su intéresser son auditoire en augmentant chaque semaine la portée de ses lectures jusqu'à l'issue finale qui laisse la troupe enfantine chagrine...
Une lecture des plus agréables.
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