Sisyphe ou la punition de Zeus

Sisyphe ou la punition de Zeus

Condamné par Zeus qu'il avait dénoncé, Sisyphe roulait sans cesse un rocher jusqu'au sommet de la montagne. Ne pouvant le hisser sur un espace plat, il redescendait la pente et le pauvre homme devait recommencer encore et encore sans espoir d'y arriver un jour.

Comme Sisyphe elle a remonté son rocher jour après jour. Tout d'abord ce ne fut que des petits cailloux qui déboulaient la pente. Ils n'étaient pas trop gros alors elle les laissait tout en bas. Bien sûr leur nombre devint de plus en plus important. Bientôt ils formèrent une masse si considérable que pour elle aussi gravir la pente en essayant de les remonter vers le sommet se révéla un énorme effort. Elle ne pouvait plus continuer à les porter vers le sommet. Pourquoi d'ailleurs ce besoin d'y arriver avec ce lourd fardeau ? Son envie de le faire basculer cul par-dessus tête dans le vide de la vie pour s'en débarrasser à tout jamais ? Envie aussi de se laisser entraîner dans la chute pour enfin flotter dans l'infini ou sombrer dans les abysses profonds et nager sans fin avec les poissons d'argent ? Partir mais pourquoi ?
Partir pour se découvrir. Faire le chemin à l'envers, revenir sur ses pas, s'arrêter à un carrefour. Celui que l'on a choisi était-il le bon? La vie nous impose des devoirs dont nous restons les prisonniers faute de pouvoir nous rebeller.
Alors comme ce pauvre condamné à sans cesse rouler son rocher, elle continue à porter le sien. Ses épaules sont douloureuses, son dos plie sous le poids.
Elle est condamnée à poursuivre son chemin des ans sur la montagne de son existence. Son rocher s'agrippe l'obligeant à devenir esclave de son humeur ou de ses caprices.
Zeus, aide-la et allège son fardeau. Juste un peu, juste ce qu'il faut pour qu'elle arrive enfin au sommet de sa montagne.
L'air y sera plus pur, l'horizon plus lumineux et les ailes de son âme déployées, elle pourra s'envoler dans les nuages.
Lourd caillou à rouler que celui de la vie quand on le roule seul.

Entre le rocher de Sysiphe et le tonneau des Danaïdes, que d'efforts inutiles imposés par des Dieux dont on attendrait de la compassion. Le fardeau de la vie est de plus en plus lourd mais nous en sommes un jour délivrés par la grâce du Ciel. Certains ont la chance de ne jamais traîner de fardeaux et nous les envions. J'ignore quel sera le mien et je préfère ne le point savoir.
Quant à cette malheureuse, aura-t-elle son soulagement dans une autre vie ? Souhaitons-lui.

PL

Bonjour gentil Pierrot. Souhaitons lui de parvenir au sommet de sa montagne et de pouvoir jeter son rocher dans l"abîme.
Douce soirée

Chacun, je le pense, doit rouler ses propres galets ou des propres rochers en haut de ses montagnes. Il a besoin de savoir si là haut le ciel est plus beau qu'en bas... Ainsi va la vie.

Il y a des moments dans la vie ou le quotidien, est dur a accepter.
Quand on peut le partager c'est déjà une aide, mais quand on est seule, même accompagnée mais sans soutien, c'est encore plus dur...les obligations d'engagement réciproque aux beaux jours incombent à la même personne et c'est le rocher que l'on doit monter chaque jour et que l'on revoit au pied du lit chaque matin !!!!
"La vie nous impose des devoirs dont nous restons les prisonniers faute de pouvoir nous rebeller.
"
La vie demande parfois de gros changements...non désirés mais incontournables, et la personne se sent seule devant cette nouvelle vie, peut-être incomprise, peut-être pas acceptée comme on le désire., et la vie continue sans que l'on puisse l'arrêter.
La seule façon qui permet de poursuivre sa montée au  sommet, sa route abrupte, c'est de se dire c'est mon travail, c'est pour cela que je suis venue au monde, ce n'est pas inutile et si je dois monter mon rocher chaque jour, je dois l'accepter et me sentir heureuse de le faire. Sysiphe est heureux de monter sans cesse son rocher !
Lorsque l'on fait un travail ardu, le même, pendant des heures, c'est vers Sysiphe qu'il faut penser, tourner son regard intérieur vers lui, et tout d'un coup on a + de courage, on se sent mieux.
Cela m'est arrivé quelquefois, presque insurmontable, à ne pas en voir la fin...et bien cette pensée de Sysiphe m'a aidée.
Et plus facilement j'ai pu y arriver...et sans ce poids sur les épaules qui triple les efforts, qui fait mal et qui empêche d'avancer, et que la moindre contrariété vous faut reculer avec l'envie de tout laisser tomber !
Il suffit de penser que l'on est utile à porter la même pierre  chaque matin, et que l'on est seule à pouvoir bien le faire !
Il faut se sentir heureux...ou heureuse !

Bises Annie et merci de venir partager cette vie qui ressemble à bien d'autres demandant  des efforts pour l'accepter !

Merci à toi, Flamme, de prendre le temps de disséquer mon écrit et d'y trouver tout ce que j'ai ressenti.
Belle journée mes douces amies
Mille bisous

MOMO DE MASSILIA a écrit:

BON, BON, D ACCORD, JE VAIS L AIDER....Mais au bout de 3 fois, je la laisse peiner seule...
C est ainsi dans la vie, ON T AIDE (ou on t assiste) 2 fois, et puis, on t abandonne à ton sort...ENFIN...il parait !
J aime cette façon de JUSTIFIER l EFFORT de lutter, Annie...Bises du Momo...

   

Momo, de l'aide point trop n'en faut. ici ce n'est pas d'un soutien physique dont elle a besoin mais d'un soutien moral. Son travail elle sait le faire et le fera jusqu'au bord du précipice parce qu'elle a été programmée pour cela et qu'elle ne sait rien faire d'autre que de se dévouer à l'autre, aux autres.
Bises ami voisin