QU’EST-CE QUE L’ECRITURE INCLUSIVE ?
L’écriture inclusive ou égalitaire est une manière d’utiliser le féminin et le masculin dans un texte, afin qu’aucun des deux sexes ne se sente exclu ou sous-représenté. Ceci vaut surtout pour les femmes qui disparaissent sous la fameuse règle de grammaire : "le masculin l’emporte sur le féminin". Il est ainsi courant d’écrire "les hommes et les femmes sont partis" ou "les étudiants sont nombreux" même si un seul homme est présent dans une salle.
L'écriture inclusive fait progressivement son apparition dans le débat public. Ses soutiens y voient une meilleure inclusion des femmes dans la langue, ses détracteurs un "enlaidissement" et une complexité supplémentaire dans l'apprentissage du français. Comment se traduit en réalité ce mode d'écriture alternatif?
Dans l’écriture inclusive les mots sont orthographiés de la sorte :
Les agriculteur.rice.s ; les artisan.e.s ; les commercant.e.s. des conseiller.ère.s municipaux.ales". Pour cela, il est proposé l'introduction dans la langue française d'un nouveau signe de ponctuation :
le point milieu.
Il faut donc écrire
la racine du mot + le suffixe masculin + le point milieu + le suffixe féminin. A cela s'ajoute un point milieu supplémentaire suivi d'un "s", si l'on veut indiquer le pluriel. L’idée est de faire en sorte que le masculin ne l’emporte pas sur le féminin au pluriel, mais que les deux sexes soient mis sur le même pied d’égalité, afin de mettre un terme à la hiérarchisation des sexes.
C’est le cheval de bataille des féministes depuis que l’Académie française a décrété, il y a trois siècles et demi, que le genre masculin est "le plus noble". Pour les "Immortels", pas question de "féminiser" la langue française. L’écriture égalitaire commence pourtant à se diffuser, en particulier dans les institutions publiques, poussée par le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE).
Après les réserves du ministère de l’Éducation nationale, voici la "solennelle mise en garde" de l’Académie française. Jeudi, les immortels ont adopté à l’unanimité une position sur l’écriture dite "inclusive", destinée à mettre sur un pied d'égalité les femmes et les hommes.
"Devant cette aberration 'inclusive', la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd'hui comptable devant les générations futures", a affirmé l'Académie. Ce mode d’écriture alternatif - pas encore adopté pour les écoles - fait débat et ses détracteurs sont déjà très nombreux.
Membre de l'Académie française, Michael Edwards, poète, philosophe et traducteur franco-britannique, avait confié début octobre au Figaro à quel point l'écriture inclusive abîmait, selon lui, la langue française. "
C'est la chair même du français qui est ainsi rongée, et son esprit qui se trouve frappé d'une sorte de bégaiement cérébral", indiquait-il.
Dans certains médias comme TV5Monde, dans des communications du CNRS, cette graphie a fait son apparition. Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation, lui, n'approuve pas:
"On doit revenir aux fondamentaux sur le vocabulaire et la grammaire, je trouve que ça ajoute une complexité qui n'est pas nécessaire."