AU BOUT DE LA NUIT....
Vois ! Je passe mon temps, cloitré, dans cette cage,
Entre ces quatre murs, ressassant mon naufrage,
Dans un vide-silence, écorchant mes messages.
Tu m'avais prévenu : « Il te faut rester sage !»
Je ne mange plus rien, le frigo est désert,
Le jardin envahi des feuilles de l'hiver.
Les volets condamnés, l'atmosphère sans air...
Je ne m'entretiens plus ; d'ailleurs,à quoi ça sert ?
J'évite les miroirs, pour ne plus voir ma gueule,
Avec sa sale barbe. La vaisselle est partout ;
Mes rêves sont noyés, mes projets sont au clou.
Tes photos se mélangent...étais-tu donc la seule ?
Des canettes de biere sont renversées, par terre ;
Le fil du téléphone, arraché du vieux mur.
Le divan est mon lit ; je disjoncte, c'est sur !
Je ris, et puis je pleure, en hurlant ma misère.
Je me fous bien de moi, cynique et ridicule.
Mes cendriers sont pleins...en attendant mes cendres.
Je suis laid, écoeurant, à quoi puis je prétendre ?
Pour ne plus TE penser, j'avale des pilules...
Et ben vrai,je suis sage ; qui voudrait m'approcher ?
Personne n'a franchi le seuil de mon « pacage ».
Car il y fait si noir, et l'odeur y surnage.
Un vieux lecteur CD répète :« O, je t'aimais.... »
As tu parfois songé à scruter ta conscience ?
Tu assassines un homme à coups d'indifference...
Tu gagnes la partie...
Je redeviens zombie.
Je te laisse une lettre...
La liras-tu ? Peut être !
AILLEURS...PEUT-ON RENAITRE ?
Bonsoir mon Cher MOMO,
Peut-on renaître ?, dis-tu. Mais oui ! si nous plaçons le courage moral au dessus du courage physique. Tout le monde, un jour ou l'autre, se trouve confronté à ce dilemme. Souvent revient cette question : savoir si au moral comme au physique rien n'est moins guérissable que les maladies du cœur.
Il faut renaître tous les matins, mon Cher MOMO, c'est ce qui nous sensibilise à la vie et à la passion, quelle qu'elle soit. Seul le passé ne peut renaître. C'est cela aussi l’amour : s’évanouir comme un souffle dans la chaleur d’une peau plus douce que la sienne, s’oublier et "renaître".
Quand on est seul, éloigné de la personne qu'on adore, on "gamberge", on réfléchit trop, on se perd dans ses pensées et, surtout, cette solitude empêche d'exprimer ses émotions, de se confier, car aucune présence physique ne permet de s'épancher et de faire des confidences. Il manque un "sourire" à côté de soi.
Je comprends tout à fait tes moments de "solitude" et de doute quand l'absence devient pesante. Mais je sais que ce poème ne reflète pas ton caractère habituel et que ta force de volonté, malgré ces moments difficiles, arrive à reprendre le dessus. Le problème, c'est que tu es un homme de cœur, extrêmement sensible, plein de courtoise et de délicatesse. Et la solitude amène la souffrance quand elle perdure. La sensibilité étant vraie, fait toujours souffrir.
Mais l'on sait aussi que la poésie est le plus court chemin d'une sensibilité à une autre. Et le fait de pouvoir 'extérioriser" ses sentiments par le biais de la poésie, sachant qu'on est compris et entendu est aussi un PUISSANT moteur d'équilibre et de réconfort.
Tu sais qu'il est tout acquis à ta cause, ici, par de VÉRITABLES AMI(E)S qui te comprennent et qui ont UNE GRANDE SYMPATHIE pour TA personne ainsi que pour ta poésie "viscérale" nourrie par une profonde moralité et un cœur PLUS que généreux.
NOS PLUS AFFECTUEUX BISOUS.
ANDRE & MARIE-LOUISE.