ADAGIO OUBLIE
Brosse à dents ô ma guitare rétrécie,
Où la carie de l’oubli ronge à l’infini,
Les frêles notes de mon morne livret
Où Jadis son rire éclatait en doux couplets.
Bridge ! Bridge où sont les Lys d’antan,
Flocons de neige de ses lèvres ruisselant,
Fleurs de cerisier enlaçant l’aubépine,
Essaim de papillons blancs effleurant la glycine
Bridge ! Bridge où sont les rêves fabuleux de la Tamise
Où Haydn en un soir modulait la symphonie exquise,
Et Londres aux nattes blondes par dessus les balcons roses
Se mouvait ,au clair de lune ,en Nightingale pleurant la Rose .
Il neige, Il neige sur les lilas un vent glacial
Fouette de plein cœur les revers d’une plaque conjugale
Où tombent en reflux mes joies et mes rêves
Que l’écume mourante pleure le long des grèves.
Ruban blanc ô sentier lacté ! voyageant dans sa chevelure ,
Fleurs d’amandier neigeant le long des toitures
Les tourterelles enivrées roucoulent la lumière du jour.
Notre cœur s’ouvrit , fleur d’Iris, aux frissons de l’amour.
Sourires miroitants donnant des ailes à mes soupirs,
Regards ! Ô lacs de tendresse ridés de doux rires,
Vers vos nids , mon âme revint, colombe blessée,
Gémir mes espoirs évanouis, sur une branche cassée
Pans de rêves que les aquilons emportent vers le Nil,
Où les gypaètes amoureux, sous le bleu ciel d’avril
Ornant de fleurs de Lotus les Noces de Cléopâtre et Antonio,
Frôlent en s’éloignant l'air oublié de mon triste Adagio.
Luthoriental 25 Dec 2007 )