LE COIN POÉTIQUE DE FRIPOU
LE COIN POÉTIQUE DE FRIPOU
LE COIN POÉTIQUE DE FRIPOU
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilS'enregistrerRechercherDernières imagesGalerieConnexion
Derniers sujets
» C'est ma façon de réagir.
LE VERS BLANC (Prosodie) EmptyVen 25 Oct - 11:50 par Flamme

» L'important
LE VERS BLANC (Prosodie) EmptyVen 25 Oct - 11:25 par Flamme

» L'Amitié
LE VERS BLANC (Prosodie) EmptyVen 25 Oct - 11:06 par Flamme

» La Famille ? ! ?
LE VERS BLANC (Prosodie) EmptySam 19 Oct - 21:16 par jeanyves53

» Sagesse de vieux
LE VERS BLANC (Prosodie) EmptySam 19 Oct - 18:17 par yvon d'ore

» Ode au vent
LE VERS BLANC (Prosodie) EmptySam 19 Oct - 18:03 par jeanyves53

» SUR L'AZUR DU CHEMIN
LE VERS BLANC (Prosodie) EmptyLun 19 Aoû - 1:18 par masirene

»  Regard Étoilé
LE VERS BLANC (Prosodie) EmptySam 17 Aoû - 15:55 par masirene

» “Éclat d’Ailes”
LE VERS BLANC (Prosodie) EmptySam 17 Aoû - 15:48 par masirene

Statistiques
Nous avons 52 membres enregistrés
L'utilisateur enregistré le plus récent est norbert

Nos membres ont posté un total de 29448 messages dans 4654 sujets
Le Deal du moment : -29%
DYSON V8 Origin – Aspirateur balai sans fil
Voir le deal
269.99 €

 

 LE VERS BLANC (Prosodie)

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
André Laugier

André Laugier


Messages : 7157
Date d'inscription : 25/01/2015
Age : 82
Localisation : Marseille

LE VERS BLANC (Prosodie) Empty
MessageSujet: LE VERS BLANC (Prosodie)   LE VERS BLANC (Prosodie) EmptyMar 3 Mai - 12:35


PETIT LEXIQUE POÉTIQUE

LE VERS BLANC

Non, il ne s'agit pas du vers du hanneton, bien dodu et de la même couleur. En langage poétique, les vers blancs sont des vers qui ne sont liés à aucun autre par la rime, mais qui sont conformes aux normes internes, métriques et rythmiques;

Dans un ensemble versifié ils sont dépourvus d'homophonies finales, et tous les vers sont appelés alors des vers blancs, ce qui est fréquent dans la poésie moderne écrite en vers libérés. Autrement dit, les vers blancs respectent une des deux composantes du vers classique, le mètre, mais n'utilisent pas la rime.

Un des premiers poètes à avoir utilisé le vers blanc fut Nicolas RAPIN, au XVie siècle. Fabre d'OLIVET, au début du XIXe siècle, a alterné vers classiques et vers blancs. On peut citer, aussi, à titre d'exemple, le comte de Saint-LEU qui a transcrit "L'Avare" de MOLIÈRE en vers blancs. Ces expériences demeurent marginales pour l'époque.

Ce n'est qu'à partir du XXe siècle qu'il a été adopté par les poètes de la tradition symboliste qui souhaitaient prendre quelque distance avec la versification traditionnelle, sans pour autant tomber dans l'anarchie guettant le vers libre et son côté fort répandu de nos jours, si bien qu'il est difficile ne ne pas assimiler les vers blancs à de la prose poétique, tant certains n'ont plus qu'une lointaine ressemblance avec sa soeur aînée : la poésie.

Voici un exemple de vers libres (je préfère, pour ma part employer le terme de vers libérés, plus approprié, adopté par Gilles SORGEL). En effet, les vers libres, à proprement parler, appartiennent au genre des vers libres classiques si chers à monsieur de La FONTAINE, où sont alternés de vers composés de différents mètres, soit des hexamètres avec des octosyllabes, soit des décasyllabes avec des tétrasyllabes ou même des trisyllabes.

C'est véritablement Gustave KAHN qui est le principal théoricien du vers libéré, il est bon de le savoir. Appartenant au mouvement symboliste, il prône en 1888, un vers qui existe "en lui-même par des allitérations de voyelles et de consonnes parentes". Mais les poètes modernes du XXIe siècle ne doivent pas en oublier pour autant que les maîtres du vers libéré n'ont, pas un instant, renié la prosodie classique. Exemple, Claude CHABOT. Ses premiers vers furent classiques, tout comme COCTEAU, ARAGON, APOLLINAIRE, et bien d'autres. Ce n'est que lorsqu'ils se sentirent maîtres de leur technique, mais uniquement à ce moment, qu'il évoluèrent., se "libérant" sans excès.

Voici un extrait de Charles VILDRAC, de son recueil "Livre d'amour", qui est un parfait exemple de vers blancs


...
Mais avant de gagner la porte
Il fixa bien dans sa mémoire
Le lieu où s'abritait leur vie ;
Il regarda bien chaque objet
Et puis aussi l'homme et la femme,
Tant il craignait au fond de lui
De ne plus jamais revenir.

...


Comme vous pourrez le constater, ce poème conserve la structure d'une métrique régulière, chaque vers étant en octosyllabe. Le système de vers blancs s'applique souvent à l'alexandrin. C'est lui qu'utilise Alain BOSQUET pour composer quelques quatre cents sonnets. Il a, en outre, supprimé les majuscules en tête de vers pour ne garder que celles en tête de phrase :


Définition du poète

Pour devenir poète, il faut être imbécile,
comme est sotte cette aube à se croire lumière,
et comme est tout à fait crétin le vieux caillou
qui prétend arrêter le cheval au galop.

Le vers blanc peut fonctionner aujourd'hui, comme le dit Jacques CHARPENTREAU dans son "Dictionnaire de la poésie française", c'est-à-dire jouer son rôle de vers semi-classique, parce que nous avons dans l'oreille, en nous, un grand nombre de vers classiques, avec mètre et rime respectés, en particulier des alexandrins. Nous compensons en partie un manque de régularité dans la scansion.

Comme tous les poètes à vocation classique je n'ai jamais trop aimé le vers blanc. Je trouve dans l'écriture de l'alexandrin blanc une sorte de côte mal taillée qui devient fastidieuse à la longue, et qui, à mon avis, n'est que l'esquisse de l'alexandrin achevé, avec la rime. Et je suis d'accord avec BANVILLE qui disait que "le vers s'écrit à partir de la rime, et ne se rime point après coup" (...).

Mais il faut reconnaître que l'importance et le caractère personnel du découpage amorcent l'orientation vers une poésie de plus en plus visuelle. MALLARMÉ avait, dès 1894, pris position en faveur du vers libéré et souligné sa "fécondité novatrice" dans sa conférence intitulée "La Musique et les Lettres" (je cite) : "Une heureuse trouvaille avec quoi paraît à peu près close la recherche d'hier, aura été le vers libre, modulation (dis-je souvent) individuelle, parce que toute âme est un nœud rythmique" (Fin de citation).







Revenir en haut Aller en bas
http://echos-poetiques.e-monsite.com/
Flamme
Admin
Flamme


Messages : 5250
Date d'inscription : 04/01/2011
Age : 77
Localisation : Près Bordeaux

LE VERS BLANC (Prosodie) Empty
MessageSujet: Re: LE VERS BLANC (Prosodie)   LE VERS BLANC (Prosodie) EmptyMar 3 Mai - 18:18

Pour moi quand il n'y a pas de rimes, ce n'est pas un poème.
C'est une prose, bien écrite en général, avec un intérêt ou pas !
Je me demande pourquoi de bons poètes apprécient ces vers blancs ?
Merci de nous en parler.
bis bisounours
Revenir en haut Aller en bas
André Laugier

André Laugier


Messages : 7157
Date d'inscription : 25/01/2015
Age : 82
Localisation : Marseille

LE VERS BLANC (Prosodie) Empty
MessageSujet: Re: LE VERS BLANC (Prosodie)   LE VERS BLANC (Prosodie) EmptyMar 3 Mai - 19:44

Flamme a écrit:
Pour moi quand il n'y a pas de rimes, ce n'est pas un poème.
C'est une prose, bien écrite en général, avec un intérêt ou pas !
Je me demande pourquoi de bons poètes apprécient ces vers blancs ?
Merci de nous en parler.
bis  bisounours


Bonsoir FLAMME,

C'est ce que je disais en réponse à ton commentaire positif concernant le "chiasme". Il y a des procédés, en matière de prosodie, qui me laissent assez indifférent, et d'autres, par contre, qui, sans en abuser, ajoutent une touche d'enrichissement dans l'habillage des vers.

Personnellement, ce n'est pas, non plus, ma tasse de thé. Hélas, comme tu le dis, le vers blanc est un procédé qui attire pas mal de poètes sans que je sache si c'est une recherche de facilité enlevant la contrainte de la rime, ou si cela correspond à un besoin d'émancipation de l'écriture poétique, plus proche, à mon humble avis de la prose poétique que de la véritable poésie, au sens étymologique du terme.

Bien que je partage ta position, je me suis permis de poster ce procédé pour être assez exhaustif dans ce Dictionnaire de poétique, et afin de passer en revue toutes les méthodes et pratiques mises à la disposition des poètes. Ne serait-ce que pour nos connaissances personnelles, ce glossaire sera ainsi assez complet et didactique.

merci2 pour ta lecture ainsi que tes impressions qui épousent les miennes.

CARPE DIEM

Douce soirée.

NOS PLUS CHALEUREUX bibi2

andre
Revenir en haut Aller en bas
http://echos-poetiques.e-monsite.com/
Pierre Lamy

Pierre Lamy


Messages : 53
Date d'inscription : 12/08/2018
Age : 83
Localisation : Bretagne

LE VERS BLANC (Prosodie) Empty
MessageSujet: Re: LE VERS BLANC (Prosodie)   LE VERS BLANC (Prosodie) EmptyLun 13 Aoû - 16:08

Flamme et André, je partage votre opinion sur le vers blanc. Contrairement aux mandarins de la Poésie Contemporaine, je pense que rimer est un réflexe naturel. D'ailleurs le "grand public" ne s'y trompe pas. en estimant que pour que ce soit de la poésie, faut que ça rime.
La chanson populaire et le slam en sont l'illustration.

En revanche, sans y recourir moi-même je trouve qu'on peut composer de très jolis poèmes où les assonnances peuvent tenir lieu de rimes. Mais avec modération. cligno
Revenir en haut Aller en bas
https://sardinosaures.jimdofree.com/
Contenu sponsorisé





LE VERS BLANC (Prosodie) Empty
MessageSujet: Re: LE VERS BLANC (Prosodie)   LE VERS BLANC (Prosodie) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
LE VERS BLANC (Prosodie)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LE COIN POÉTIQUE DE FRIPOU :: Espace Prosodie-
Sauter vers: