Un matin comme les autres pour l’inspecteur 3

Un matin comme les autres pour l’inspecteur 3,
L’inspecteur refit la route à l’inverse tout en jetant des coups d’œil par-ci, par-là. Ces lieux étaient vraiment sordides et propices aux drames et aux malheurs. Les volets mal fermés claquaient à tous vents, les rues étaient sales et les maisons presque toutes décrépites.  Les immondices sur les trottoirs volaient en tous sens, pas une seule âme qui vive : un vrai désert et une température glaciale. Il pressa le pas pour atteindre les quartiers les plus chics et mieux sécurisés. Il n’aimait pas trop se trouver seul, si tard dans ce secteur. A n’en pas douter, une zone squattée par les prostituées et les sans-abri de la ville : un endroit à l’écart pour cacher les misères.
Sur le chemin du retour, il essaya de rassembler ses idées, d’analyser ses informations et d’élucider les indices : que venait faire cette jeune et jolie femme dans les affaires de la victime ? Et à qui était cette maison luxueuse ? A qui appartenaient donc cette carte d’identité et ce passeport encore valide, la carte bancaire et le chéquier à peine utilisé ? A priori, certainement pas à la personne décédée : rien ne correspondait, ni l’âge, ni la physionomie.  Et comment était-elle morte, d’ailleurs ?
Il était persuadé que c’était un homicide. Tout cela restait encore confus mais il ne désespérait pas d’en trouver les explications et la solution.
Pour l’heure, il monta rapidement les escaliers et pénétra dans son bureau. Il déposa les objets et les examina minutieusement comme pour percer leur secret. Et les bouts de papier déchirés et chiffonnés récupérés dans la poubelle attirèrent plus particulièrement son attention. C‘était, du moins cela en avait l’apparence, un papier officiel de plusieurs pages, avec des chiffres, des noms et des tampons mais il lui fallait l’assembler pour en être sûr.
Soudainement, la fatigue l’avait quitté : il n’avait plus sommeil. Il avait hâte de reconstituer ce puzzle pour avoir un début de piste, en attendant les conclusions du médecin-légiste. Il se servit un café très chaud et se mit rapidement à la tâche. Il devait l’achever avant la venue de la voisine, Adriana Balesco : de toute évidence, elle en savait bien plus que qu’elle avait dit. Il avait encore trois bonnes heures devant lui.
Et, au bout d’un certain temps, le papier prit forme sous ses yeux. Il manquait bien quelques morceaux à assembler mais de toute évidence, son intuition ne l’avait pas trompé : c’était un acte notarial établi et signé par un notaire roumain. Il paraissait authentique et concernait un grand domaine sis Constanţa, une ville portuaire de Roumanie sur la Mer Noire.
Se pourrait-il que ce fut la demeure qui se trouvait  sur les photos ?
Mais qui était donc cette Milena LUCA, la personne sur la photo ou la victime ? Avec les renseignements  inscrits, il trouverait facilement son adresse, quitte à démarcher près du Consulat de Roumanie ou via Interpol.
Pour le moment, il ne pouvait rien faire, juste commencer à constituer son dossier, se reposer avant d’attaquer sa dure journée et attendre l’arrivée d’Adriana. Il pianota quelques notes sur son ordinateur, examina ses rendez-vous et alla se reposer quelques instant sur le divan une petite heure.
A peine allongé sous son plaid polaire, le sommeil le prit soudain : la fatigue eut raison de lui.
Lucienne le 24.01.2016