Sous ses cheveux de vent, un arbre soupirait
Hanté par le clapot d'une onde centenaire
Il avait vu passer ses jours d'anniversaire
Sans pouvoir les compter quand le ciel s'éclairait.
En écoutant ses pleurs, son âme chavirait
Questionnant son sort qui n'avait pas su plaire
Et qui l'avait laissé seul, et célibataire
Pour égrainer le temps que l'avenir tuerait.
Il aurait tant aimé connaître enfin la fièvre
Faire fleurir pour elle un buisson de genièvre
Pour embraser son cœur l'espace d'un instant.
Ses rêves envolés n'inventaient qu'une ride
Sur son tronc délavé par l'amour inconstant
Qu'une étoile filante avait rendu languide...