Maimez-vous ? (Dilatation sur Gustave Nadaud)

M’AIMEZ-VOUS ?

Exercice de « dilatation » d’après le poème
de Gustave NADAUD

Vous êtes généreuse, amène et si jolie !
Je vous prie laissez-moi
Vous regarder sans fard, estimable Julie,
Sans un quelconque effroi ;
Vos regards délicats, qu’au fond de moi j’appelle,
Sont prudes et si doux !
Je vous aime avec force, attirante cruelle ;
Ô Julie, m’aimez-vous ?

Vos cheveux ravissants qu’entre mes doigts je presse,
Son soyeux et si longs !
Vos bras qu’avec ferveur tendrement je caresse,
Sont parfaits et si ronds !
Et vos si délicats et fins petits doigts roses,
Sachez-le, entre nous,
Promettent, je pressens, l’éclat de tant de choses…
Ô Julie, m’aimez-vous ?

Col blanc, maintien aisé et la taille mignonne,
Que de troublants appas !
Vous devez, c’est certain, en votre âme être bonne,
Comprendre, n’est-ce pas ?
Laissez de vos desseins enfin tomber ces voiles
Astreignants, si jaloux…
Ciel ! en vos yeux je vois que brillent les étoiles,
Ô Julie, m’aimez-vous ?

Ce beau sein engageant reposant sur ma bouche,
Qu’il est mutin et pur !
Ce bouton provocant, délicat que je touche,
Dieu ! qu’il est beau et dur !
Ah ! laissez-moi mignonne encore un peu descendre
Juste un brin au-dessous ;
Laissez-moi, je vous prie, avisé vous surprendre,
Ô Julie, m’aimez-vous ?

Richesses convoitées jusque là inconnues,
Brusquement, je vous vois !
Vos beautés révélées et mises toutes nues
Sont désormais à moi !
Poussons sans repentir et dans l’amour, ma mie,
Les fragiles verrous ;
Je souffle sans tarder le feu de la bougie…
Ô Julie, m’aimez vous ?

ANDRÉ
_______________________

GUSTAVE NADAUD (1820-1893) Poème original)

M’AIMEZ-VOUS ?

Vous êtes si jolie !
Laissez-moi
Vous regarder, Julie,
Sans effroi;
Vos regards, que j'appelle,
Sont si doux !
Je vous aime, cruelle;
M'aimez-vous ?

Vos cheveux que je presse,
Sont si longs !
Vos bras, que je caresse,
Sont si ronds !
Et vos petits doigts roses,
Entre nous,
Promettent tant de choses...
M'aimez-vous ?
Col blanc, taille mignonne,
Que d'appas !
Vous devez être bonne,
N'est -ce pas ?
Laissez tomber ces voiles
Si jaloux...
Ciel ! je vois les étoiles !
M'aimez-vous ?
Ce beau sein sur ma bouche,
Qu'il est pur !
Ce bouton que je touche,
Qu'il est dur !
Ah ! laissez-moi descendre
Au-dessous;
Laissez-moi vous surprendre...
M'aimez-vous ?

Richesses inconnues
Je vous vois !
Vos beautés toutes nues
Sont à moi !
Poussons, poussons, ma mie,
Les verrous ;
Je souffle la bougie...
M'aimez-vous ?

Gustave

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La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)

Toujours aussi bien et délicat comme tes sentiments !
On ce croirait au 16ème siècle avec Ronsard !!!!
Plus agréable à lire et plus avenant...
Bravo, cher André, ta dilatation est quand même plus gracieuse pour une belle dame pouce

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Maimez-vous ? (Dilatation sur Gustave Nadaud) 110108034927815720

Flamme a écrit:: Toujours aussi bien et délicat comme tes sentiments !
On ce croirait au 16ème siècle avec Ronsard !!!!
Plus agréable à lire et plus avenant...
Bravo, cher André, ta dilatation est quand même plus gracieuse pour une belle dame

Bonjour FLAMME,

Plus un vers est long davantage il offre l'opportunité de développer des effets de sémantique rendant le langage moins rugueux dans les combinaisons de phrases. C'est une des raisons pour laquelle je n'écris presque jamais en dessous de l'octosyllabe. L'hypotypose peut rarement être atteinte, je pense, dans des vers courts pour des descriptions animées et frappantes.

beaucoup pour tes mots généreux d'estime qui ne peuvent que m'encourager à œuvrer pour peaufiner ces petits exercices de style.

ET EXCELLENTE JOURNÉE.

CARPE DIEM

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La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)

Messages : 516 Date d'inscription : 27/06/2018 Localisation : Istanbul

Bonsoir André,

ça dilate pas mal à Marseille
comme madame Sarfati qui en a eu douze
Oui monsieur Douze

chienquirit

encore une belle réussite poétique
en plus de la découverte de cet auteur du XIX èm
que je ne connaissais ni des lèvres ni des dents

app

mes amitiés et agréable soirée

abien

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Maimez-vous ? (Dilatation sur Gustave Nadaud) 32437210

«Quand on dépasse les bornes, il n'y a plus de limites». Alfred Jarry

Taner Erdrek a écrit:: Bonsoir André,

ça dilate pas mal à Marseille
comme madame Sarfati qui en a eu douze
Oui monsieur Douze

encore une belle réussite poétique
en plus de la découverte de cet auteur du XIX èm
que je ne connaissais ni des lèvres ni des dents

mes amitiés et agréable soirée

Bonsoir ERDREK,

En ce moment, ce sont les ordures qui se "dilatent" dans les rues de Marseille, avec la grève des éboueurs qui perdure depuis presque 15 jours. Après les intempéries que nous avons subies, ce sont les trottoirs et le bord de mer qui sont envahis par des tonnes de détritus. La situation est catastrophique ; la ville et les plages croulent sous les déchets.

Je crois que Mme SARFATI, avec son franc parler, son humour et sa générosité méditerranéennes, aurait pu imaginer, pour caricaturer la ville, en ce moment, une phrase du genre : "À Marseille, Il ne faut pas confondre la benne à ordures avec la horde à ben Hur !"

UN GRAND MERCI pour tes bien favorables impressions.

Belle fin de soirée à toi aussi.

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