Deux rimes pour un vers (exercice de style)

DEUX RIMES POUR DEUX VERS*

Exercice d'initiation à la "rime batelée"
(La fin du vers rime avec le mot qui est à la césure du vers suivant).

Qu'importe au procédé la forme du défi,
Pour que l'on fasse fi aussi de la contrainte.
Si la chose est atteinte : au plaisir le profit.
En cela il suffit de l'aborder sans crainte.

La rime batelée exige deux systèmes
Qui restent les mêmes du début à la fin ;
Travail précis et fin basé sur les phonèmes
Constants dont les schèmes en forment le dessein.

Le mètre est inchangé, demeure régulier ;
Au second vers lier au premier hémistiche
Un son tout aussi riche, à l'ouïe : familier,
Pour bien concilier une césure riche.

Ne voyez là qu'un jeu, un de plus qui s'expose ;
Le poète dispose en l'inspiration,
D'imagination quand sa parole impose,
Créative repose en vive passion.

ANDRÉ

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La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)

Très bel exercice qui ne doit pas être aisé.

app

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claud3

Je confirme la réponse de Claude. L'exercice semble bien délicat mais tu as su relever le défi avec brio.
Juste un point de détail
Au second vers lier au premier hémistiche

est-ce normal que lier soit à l'infinitif ? Pour l'exercice sûrement... dans le sens de la phrase "lié" me parait s'imposer. Peut être est-ce seulement l'oubli d'une virgule après second vers qui modifie la conjugaison.
Bref c'est juste du pinaillage chienquirit

qui n'enlève rien à la difficulté de la forme.
Belle soirée. grosbiz

Il faut quand même se creuser le cerveau en plus des syllabes et toutes les autres règles à observer !
C'est une réussite ton poème cher André, mais dur dur pour toutes ces rimes !
grosbiz

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Deux rimes pour un vers (exercice de style) 110108034927815720

Claude3240 a écrit:: Très bel exercice qui ne doit pas être aisé.

Bonjour CLAUDE,

Je me suis amusé, en choisissant pour l'écrire, à le rédiger sous la forme d'un poème d'explication. Ce principe date de la fin du Moyen-Âge. De nombreux poètes, par la suite, ont utilisé cette répétition de la rime à l'intérieur d'un vers, parfois à la césure, notamment les poètes symbolistes, avec d'autres systèmes d'assonances ou d'allitérations; créant une harmonie subtile lorsqu'elle est consommée avec modération.

Je te sais gré pour ta chaleureuse appréciation et je t'en REMERCIE VIVEMENT.

Oui, l'exercice n'est pas simple à respecter. Cependant, il n'est pas nécessaire que l'ensemble du poème soit construit sur ce principe. Deux ou quatre vers seulement suffisent car il s'agit d'un procédé d'enrichissement de la rime.

TOUTE MA CHALEUREUSE AMITIÉ DE PLUME.

Excellent début de semaine, CLAUDE.

CARPE DIEM

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La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)

fripou a écrit:: Je confirme la réponse de Claude. L'exercice semble bien délicat mais tu as su relever le défi avec brio.
Juste un point de détail
Au second vers lier au premier hémistiche

est-ce normal que lier soit à l'infinitif ? Pour l'exercice sûrement... dans le sens de la phrase "lié" me parait s'imposer. Peut être est-ce seulement l'oubli d'une virgule après second vers qui modifie la conjugaison.
Bref c'est juste du pinaillage qui n'enlève rien à la difficulté de la forme.
Belle soirée.

Bonjour FRIPOU,

Il s'agit, avant tout, d'un procédé d'enrichissement de la rime, qui ne date pas d'hier, puisqu'il était fort apprécié dès la fin du Moyen-Âge.

De fait, il n'est absolument pas nécessaire que le poème entier soit commis sous cette forme, et quelques vers seulement, comme dans les poèmes de RONSARD qui adorait ce principe, sont largement suffisants.

Dans ma poésie, qui est en quelque sorte une explication détaillée de ce système, j'ai désiré montrer qu'on pouvait faire un poème complet, dans l'absolu, sur le procédé. Mais, je le répète, ce n'est ABSOLUMENT PAS nécessaire.

Quant au mot "lier", tu n'as pas tort, et j'aurais pu ne pas mettre ce verbe à l'infinitif.

Je l'ai mis à l'infinitif parce que j'ai voulu dire : Au second vers (il faut) lier au premier hémistiche un son tout aussi riche, à l'ouïe, plutôt que le mètre (qui est inchangé), doit être lié... C'est vrai, c'est discutable.

BEAUCOUP pour ta lecture, tes impressions, et ta remarque pertinente, FRIPOU.

BON DÉBUT DE SEMAINE et MES PLUS CHALEUREUX

CARPE DIEM

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La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)

Flamme a écrit:: Il faut quand même se creuser le cerveau en plus des syllabes et toutes les autres règles à observer !
C'est une réussite ton poème cher André, mais dur dur pour toutes ces rimes !

Bonjour FLAMME,

Certes, ce n'est pas un exercice qui s'écrit d'un premier jet. Ce n'est pas, non plus, quelque chose d'inaccessible. La difficulté ne provient pas de la prosodie puisque ce n'est qu'un accord de rimes supplémentaire... Cela peut poser problème pour trouver des mots et des phrases qui n'allèrent pas le sens profond du sujet.

Quelques exemples :

Mais battue ou de plus ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.

RONSARD

Une éclatante reine et un pompeux manoir
Mais dans le profond noir s’envolent des phalènes.

Marcel SCHWOB

Rien n’émane du noir, ni vol, ni vent, ni voix,
Sauf lorsqu’au loin des bois, par soudaine saccades…

Une des plus belles réussites est, je pense, ce poème d'Etienne CHAMPOLLION, dans ces vers suivants :

MON BEL AMOUR EST MORT...

Mon bel amour est mort, mon âme ment l’absence,
L’hiver est mon essence, Ah que triste est mon sort !
Mais Dieu où est mon tort, Ô Diable évanescence,
Qui depuis ma naissance,
M’entraîne vers la mort !

Il n’est plus un espoir à mon être sans zèle,
Il n’est que la cruelle image d’un manoir,
Où je m’en vais le soir repenser à ma belle,
Ah me voir avec Elle !
Mais il n’est que du noir !

Des nuages abstraits dessinent son visage,
Quand soudain un orage en efface les traits,
Eclatant en portraits de la faucheuse en rage,
Qui me prend en otage,
Du fond des ses attraits !

Mon linceul est tissé de brin de solitude,
Traînant en altitude en mon esprit lassé,
De tout le jour passé sans point de plénitude ;
Dernière quiétude,
Me voilà trépassé !

Les nuits se font tombeaux à mon corps vert et triste,
Je m’endors, moi pianiste aux morceaux en lambeaux,
Seuls amants en corbeaux le silence et son schiste,
Où je grave en artiste,
D’Elle ! ses yeux si beaux.

Ainsi toujours encor, la croix sur mon aorte,
Mangé par le cloporte au son grave du cor,
Dans le long corridor de l’enfer qui m’emporte,
Un regard d’amour morte,
Sera mon mirador !

MILLE REMERCIEMENTS, FLAMME, pour tes favorables impressions.

Excellent début de semaine.

CARPE DIEM et MES PLUS CHALEUREUX

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La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)

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