pas de danse pour l'inspecteur 4

Pas de danse pour l’inspecteur 4
D’étranges questions se posaient à son esprit. Les événements survenus au cours des dernières heures lui apportaient des aperçus et des visions bizarres. Pourquoi son indicateur avait-il été abattu, aurait-il été démasqué par le haut-banditisme et que faisait cette femme rousse à ses côtés ? Il lui fallait des réponses rapidement. Même si elles étaient persona non grata, elles n’en demeuraient pas moins victimes et il lui fallait trouver le ou les responsables de ce carnage.
Et puis, son cauchemar le taraudait : quelque chose ne collait pas mais quoi ? Un léger malaise s’empara de l’inspecteur quand il repensait à ce rêve de zombie. Pourtant, il a toujours accompli son devoir sans trembler, ignorant la peur face à la mort mais les morts-vivants, jamais : ça n’existait que dans les films d’horreur !
L’inspecteur restait perplexe et, suivant son intuition, alla chercher dans les archives de vieux dossiers de malfrats ou d’affaires similaires et, quelle ne fut pas sa surprise d’y trouver ce qu’il subodorait : ce n’était pas le bon ! Certes, il lui ressemblait comme une goutte d’eau, portait un piercing et arborait une rose rouge tatouée sauf que le tatouage n’était pas sur le même bras ni au même endroit. Comment avait-il pu passer à côté d’un tel indice ? Il s’en voulait énormément car cela changeait toute la donne de son enquête : il lui fallait repartir de zéro et trouver la bonne identité de cet homme.
Il appela le laboratoire de médecine légale et parla longuement au médecin légiste qui lui confirma son erreur : l’homme en question n’était pas le sien mais il ne pouvait en dire plus pour le moment car les analyses d’empreintes génétiques n’étaient pas terminées et l’autopsie non plus.
En attentant les résultats, il chercha des informations supplémentaires sur la belle rousse. Il ouvrit le tiroir des dossiers, chercha la lettre G et compulsa la fiche en prenant des notes sur un calepin. Il s’avérait qu’elle était très connue dans le monde de la nuit, qu’elle avait un souteneur attitré mais qu’elle cherchait à quitter le turbin par tous les moyens : peut-être avait-il trouvé la cause de son décès mais il ne tint pas compte de son intuition qui l’avait trompé quelquefois par le passé : il ne se baserait qu’aux faits, uniquement aux faits !
Elle s’appelait bien Mathilda GARCIA et, de par sa mère, avait des origines irlandaises. Elle avait débarqué dans la capitale à l’âge de dix-huit ans et s’était vite retrouvée sur le trottoir : la galère quoi ! Elle avait fait partie d’un monde où aucune concession n’était faite aux faibles et elle en avait peut-être payé le prix fort en y laissant la vie. Il restait bien sûr à le déterminer et à punir le coupable. Certes, elle menait une vie dangereuse et à la merci de clients potentiellement dangereux mais ne méritait pas de finir dans le caniveau ainsi, abattue lâchement d’une balle dans le dos.
Accaparé par sa tâche, il perdit la notion du temps jusqu’à ne plus sentir la fatigue de sa mauvaise nuit !
Il lui fallait des réponses à ces questions qui le turlupinaient sans cesse : qui et pourquoi ?
Lucienne le 10.01.2016