Tel ce grain de blé
Ah !
Tel ce
Grain de blé
Que jette le semeur
Au noir sillon coureur
Ton amour en mon cœur
Tendrement couvé
En verte tige s’est levé
De la verte tige, au blé en herbe
Où la fraîche rosée du rose matin
En blanches et vives perles de satin
Déposa son doux baiser finement argenté
Et voici le blond champ se pâmant sous les soleils d’été
Puis, comme une mer se retirant loin, loin de la jetée
En de blanches lignes trace les traînées de paille
Les glaneuses lâchent le rire des retrouvailles,
La cigogne guette l’essaim des sauterelles,
A ras de sol fuient les fines hirondelles
Les perdreaux glissent en glapissant
Un froutt de cailles bruit au buisson
La cigale entonne sa vive chanson
Et seul,o combien seul sans toi !
Pluie, chantant sur le gris toit
Mon cœur, en pleurs tinte
Sa si triste complainte :
Moi, moi qui t’aime
Au vent, je sème
L’air de l’oubli
Suis les étuis,
Restes d’épi
Que charrie
En ce soir
La noire
fourmi
Luthoriental Le 4/4/2016