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 LES COLLOCATIONS (Prosodie)

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AuteurMessage
André Laugier

André Laugier


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MessageSujet: LES COLLOCATIONS (Prosodie)   LES COLLOCATIONS  (Prosodie) EmptyLun 4 Avr - 13:01



PETIT LEXIQUE POÉTIQUE

LES COLLOCATIONS

Rien à voir avec les "petites annonces de colocataires dans l'immobilier". Les collocations sont des liens entre deux termes tels que si l'un apparaît dans un discours, il y a une grande probabilité que l'autre apparaisse aussi, les deux termes constituant ainsi des associations conventionnelles, comme, par exemple :

- "Des temps difficiles"
- "Une décision énergique"
- "Sens interdit"
- Marcher droit". etc.

Ces associations verbales ont un équivalent exact dans la langue poétique : expressions du style formulaire, périphrases codées, clichés, comme : "Les feux de l'amour", un "spectacle funeste", etc.

Mais il faut bien prendre garde que ce blocage des renvois virtuels propres à chaque terme donne, en contrepartie, une aura nouvelle à la "collocation" : employée ou reconnue comme telle, elle est dotée d'une évidence, d'une force, d'une valeur argumentative supérieures à la valeur des mots isolés qui la composent. Le cliché : "Long comme un jour sans pain", ou encore "plus vieux que Mathusalem", aussi usé qu'il soit, n'est pas l'équivalent diminué d'un superlatif dans les deux exemples cités ci-dessus : il participe d'une naturalisation sémantique comparable à la naturalisation phonique et joue le même rôle qu'un proverbe ou une citation.

Il en est de même pour les collocations poétiques, épithètes ou formules conventionnelles. Les vers suivants d'Athalie ne sont, d'une certaine manière, qu'une série de formules toutes faites :


Près de ce champ fatal Jézabel immolée,
Sous les pieds des chevaux cette reine foulée,
Dans son sang inhumain les chiens désaltérés,
Et de son corps hideux les membres déchirés...

Ils n'en sont pas moins une charge poétique comparable à la poésie qui se dégage des grands tableaux, faite du recours systématique à un répertoire de formules consciemment organisées, comme le montre, par exemple, la place des adjectifs en fin d'hémistiche.

Dans la conversation ou dans les discours portant sur un thème bien défini, même si l'on ne s'exprime pas seulement par expressions idiomatiques et collocations, le contexte au sens large, joue un rôle de désambigüation en ce qu'il contribue à faire privilégier telle chaîne associative, tel sens du mot, lorsque celui-ci est polysémique ou correspond à plusieurs homonymes.

Ce procédé fonctionne aussi dans le registre comique, lorsqu'une expression idiomatique est prise au sens propre. Exemple :

- "J'ai quatre pauvres petits enfants sur les bras. - Mets-les à terre." (MOLIÈRE)

ou dans les fatrasies médiévales. Il devient un procédé poétiques pour créer surprise et étrangeté, comme par exemple, dans cet extrait de GUILLEVIC :


Ici
Ne repose pas,

Ici ou là, jamais
Ne reposera

Ce qui reste,
Ce qui restera
De ces corps-là.

Comme on s'en rend compte, les mots ne sont donc que des points d'accumulations auxquels se rattache une aura d'associations phoniques, grammaticales, lexicales ou sémantiques. Les mots réagissent l'un sur l'autre ; et le sens de la phrase naît de ces actions et réactions continuelles entre les mots qui se suivent, d'autant plus fortes que les mots sont plus proches ou situés à des places bien définies du schéma métrique.

_________________
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)
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