pas de danse pour l'inspecteur 5

Pas de danse pour l’inspecteur 5
Mais les heures passaient vite et le soir tombait déjà. L’épuisement commençait à tirer sur ses épaules : il valait mieux qu’il aille se coucher, il n’était plus productif et la nuit lui porterait peut-être conseil.
Il sortit un souper assez frugal qu’il grignota nonchalamment, repu de fatigue ; il avait surtout besoin de dormir. De toute façon, il n’avancerait pas davantage tant qu’il n’aurait pas les résultats du labo. Il alla s’allonger sur le canapé du bureau et se couvrit d’un plaid polaire : la nuit était fraîche et toujours pas les moyens de faire marcher le chauffage électrique ! Ses factures s’accumulaient encore dans la corbeille à courrier, sa solde d’inspecteur ne suffisait pas pour régler ses arriérés : il faut dire qu’il était quelque peu dépensier.
Il se mit en position de chien de fusil et s’assoupit très rapidement. Son sommeil fut aussi agité que la nuit précédente. Cependant, cette fois, il était au bras d’une magnifique jeune femme rousse, des yeux si verts qu’ils en étaient presque transparents et un sourire à faire damner un saint : la pin-up des années soixante, vraiment. Sauf que son chevalier servant semblait être ce zombie vu la veille et ce dernier ne semblait pas vouloir la lâcher d’une semelle. L’inspecteur tournait et retournait sur son divan, semblant vouloir échapper à son cauchemar lorsque le téléphone sonna et le réveilla en sursau.
Il ouvrit les yeux promptement et se rendit compte qu’il faisait déjà jour : il avait passé encore une nuit dans son bureau, mauvaise en occurrence. Il se rajusta rapidement, fit quelques étirements et se dirigea d’un pas rapide vers son bureau. Il décrocha prestement le combiné : c’était le laboratoire de médecine légale qui l’appelait : il avait des choses très importantes à lui révéler. Il semblait avoir découvert l’identité de l’homme.
Il se dirigea rapidement vers l’institut légal de médecine, non sans s’être pris les pieds dans son fichu tapis qu’il avait gardé par nostalgie. Il faut dire que ce dernier était le témoin de ces déboires et réussites passés : la seule chose qu’il avait conservée, pourquoi, même pas lui ne le savait !
Le médecin-légiste avait l’air de l’attendre de pied ferme depuis un bout de temps mais, néanmoins avait le sourire. A n’en pas douter, il avait de bons renseignements à lui fournir et les analyses avaient sans doute parlé dans le bon sens : il n’avait pas sa tête des mauvais jours et il lui tendit une main franche et amicale.
-« Inspecteur, j’ai d’excellentes nouvelles pour vous : votre macchabée a été identifié, son ADN a parlé et nous dit qu’il s’appelle, en réalité, José ESTEBAN- trente cinq ans, type caucasien- ressortissant espagnol et très certainement cousin germain de votre indicateur. Nous vous le confirmerons à cent pour cent dans la journée.
Nous avons retrouvé sous ces ongles des traces de terre et des fragments d’herbe identiques à celle des lieux du crime : à vous d’en tirer les enseignements mais, à mon humble avis, il est peut-être pour quelque chose dans le décès de Mathilda GARCIA, d’autant plus que nous avons également trouvé de la poudre sur ses mains. Je vous ai tout dit, Inspecteur et je vous laisse maintenant : je dois vaquer à mes occupations, d’autres autopsies m’attendent.
- Merci infiniment, Docteur, vous m’avez grandement aidé pour mon enquête, c’est sûr et je vous serai redevable d’un bon petit repas … froid ou d’un thé glacé, je vous dois bien ça ! »
L’inspecteur repartit à toute allure à son bureau, compulsa quelques dossiers et mit la main sur celui qui l’intéressait, à juste titre et ce qu’il y trouva le laissa perplexe et songeur…
Lucienne le 10.01.2016