Pas de danse pour l'inspecteur 3

Pas de danse pour l’inspecteur 3
Et le fin limier s’endormit, bercé par les rafales de vent et le balancement de la voiture. Il rêva d’une soirée exquise sur la piste de danse, entouré de jeunes filles toutes plus belles les unes que les autres.
Mais son sommeil fut aussitôt agité à cause du bourbon et de l’orage, sans doute : un mort-vivant vint faire irruption dans son doux rêve. Il avait dû avoir un piercing et une rose rouge sur le bras, aux trois quart effacée…
Heureusement, son cauchemar fut interrompu par un bruit insolite sur les vitres : un policier tapait au carreau pour l’informer de nouvelles informations sur la victime. La brigade canine avait trouvé des indices importants.
Il déplia ses longues jambes et sortit du véhicule. La pluie avait cessé et le vent s’était atténué. Les nuages avaient disparu pour laisser place à un ciel constellé et à l’astre lunaire qui éclairait maintenant la scène du crime de ses reflets argent.
Il avança rapidement vers les lieux où ses hommes lui montraient un monticule de terre fraîchement retournée : un autre cadavre gisait là, face contre terre et c’était celui d’une femme ! Aux premiers abords, elle devait avoir une trentaine d’années, grande, mince, peau claire et longue chevelure rousse. Elle portait des vêtements chics et des bijoux d’une valeur certaine. Elle avait une blessure de balle entre les deux omoplates et n’avait pas l’air de s’être défendue : abattue dans le dos, sans doute ! Mais le médecin-légiste saurait en dire plus. Pour le moment, il fallait identifier la victime et savoir si elle avait un lien avec le premier cadavre.
L’enquête se compliquait pour l’inspecteur et le temps pressait. Le jour s’était levé et le soleil pointait le bout de ses rayons sur le site macabre. La pluie violente de la nuit avait saccagé l’endroit et, il était difficile pour l’inspecteur de faire un pas sans laisser ses chaussures dans la boue et par-là même d’effacer d’éventuelles empreintes propices à son enquête.
Après la fouille méthodique des corps, il s’avéra que la femme s’appelait Mathilda GARCIA, de race caucasienne, âgée de trente deux ans, prostituée notoire et qu’elle avait été tuée à bout portant. Mais par qui et pourquoi ? Il restait à le déterminer.
L’inspecteur fit geler la scène du crime, regagna la voiture et repartit à son bureau pour peaufiner le dossier et chercher plus d’informations dans le fichier de ses victimes : il devait y avoir un lien, pensait-il et il se devait d’avertir les familles de ce double assassinat.
Mais pour l’heure, il était presque midi, il alla grignoter un en-cas et faire une pause-café pour digérer et se remettre les idées claires : la nuit fut longue et le sommeil peu réparateur. Il répondit brièvement à deux ou trois appels téléphoniques, alla se mettre des vêtements secs et plus adaptés et se mit sur son petit divan pour réfléchir à sa nouvelle investigation.
L’affaire semblait se corser et l’inspecteur se devait d’être rapide, précis et efficace…
Lucienne le 10.01.2016