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 L'HYPALLAGE (Prosodie)

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AuteurMessage
André Laugier

André Laugier


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MessageSujet: L'HYPALLAGE (Prosodie)   L'HYPALLAGE  (Prosodie) EmptyVen 7 Aoû - 11:24


PETIT LEXIQUE POÉTIQUE

HYPALLAGE

L'hypallage est un mot dérivé du grec "hupallagé" (échange), ou "hypo" qui signifie (au-dessous) et "allos" (autre). Il s'agit d'une figure de construction, autrement dit de style, qui consiste à attribuer à un terme d'une phrase un mot qui convient à un autre terme de cette même phrase, sans pour autant que le sens général en soit altéré. On peut dire qu'il s'agit, en quelque sorte, d'une confusion d'attribution. L'hypallage, qui est un nom féminin, n'est pas propre à la seule poésie, mais les poètes l'utilisent, et ils mettent, si l'on peut s'exprimer ainsi, "leurs chaussures dans leurs pieds", sans trop se préoccuper de donner un nom à ce qu'ils font. Autre exemple : "Enfoncer son chapeau dans sa tête pour enfoncer sa tête dans son chapeau". Ce terme, savamment pédant, est redevenu à la mode dès la fin du XXème siècle chez les théoriciens, poéticiens et autres labyrinthiciens.

On trouve, notamment chez Prévert, des hypallages amusantes, comme : "Un vieillard en or avec une montre en deuil" ; ou bien encore : "Des travailleurs de la paix avec des gardiens de la mer". Chez le même auteur, on peut lire également : "Un troupeau de bonapartes passe dans le désert. L'empereur s'appelle Dromadaire."

Encore un bel exemple de Léoplod Sédar Senghor : - "Fidèle, je paîtrai les mugissements blonds des troupeaux", où l'adjectif blonds se rapporte logiquement à "troupeaux", mais grammaticalement à "mugissements".

Victor Hugo s'en est inspiré dans nombre de ses poèmes ; je ne citerai que ce vers :


"Ce marchand accoudé sur son comptoir avide."

On l'a bien compris, il s'agit d'une figure de rhétorique. Son utilisation remonte en fait très loin dans le temps. Virgile dans "L'Énéide", s'en inspirait déjà :


"Ibant obscuri sola sub nocte umbram"


dont la traduction est : "Ils allaient obscurs par la nuit solitaire, dans l'ombre.". Cette figure, on le constate, permet de suggérer, en harmonie avec le mot "ombre", une vision tout à fait étrange et impressionnante. Le lecteur attentif rétablit spontanément les relations sémantiques qui s'imposent, tout comme dans ce vers de Mallarmé


"L'aurore se jeta sur la lampe angélique."
.

L'adjectif "angélique" ne s'applique naturellement pas à la lampe, mais à "l'aurore".

En un sens plus large, la langue usuelle, dans son principe fondamental d'économie, a naturellement recours à l'hypallage pour créer des néologismes. Ainsi, par exemple, lorette était-elle, au XIXème siècle, une jeune femme élégante et de moeurs légères, par référence au quartier de Paris proche de l'église Notre-Dame de Lorette qu'elle fréquentait assidûment ainsi qu'en témoigne Théophile Gautier : "Le mot "lorette" transporte par une hypallage hardie, le nom du quartier Notre-Dame-de-Lorette à la personne. On pourrait objecter, en ce qui concerne cet exemple particulier, et sachant que l'hypallage étant plus spécifiquement le déplacement d'une attribution à l'intérieur d'une même phrase ou d'un énoncé, que le terme de métonymie conviendrait mieux ; ou encore celui de métalepse, qui signifie "transposition, transfert". En effet, la métalespse, en ce cas, convient davantage puisqu'il s'agit d'une figure consécutive consistant à dire l'antécédent pour le conséquent, ou vice versa.






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La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)
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