LE COIN POÉTIQUE DE FRIPOU
LE COIN POÉTIQUE DE FRIPOU
LE COIN POÉTIQUE DE FRIPOU
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilS'enregistrerRechercherDernières imagesGalerieConnexion
Derniers sujets
» Au couvent (Blague poétique)
Le trimètre  (Prosodie) EmptyDim 24 Mar - 15:21 par Flamme

» Elle était ma grand-mère
Le trimètre  (Prosodie) EmptyMar 12 Mar - 1:11 par masirene

» Par la beauté.
Le trimètre  (Prosodie) EmptyMar 5 Mar - 15:28 par Flamme

» Le monde s'endeuille
Le trimètre  (Prosodie) EmptyMar 5 Mar - 15:18 par Flamme

» L'espoir de son amour
Le trimètre  (Prosodie) EmptyLun 4 Mar - 17:47 par yvon d'ore

» La quête de l'enfant
Le trimètre  (Prosodie) EmptyLun 4 Mar - 17:42 par yvon d'ore

» Les cons germent partout.
Le trimètre  (Prosodie) EmptyLun 4 Mar - 17:33 par yvon d'ore

» Bonne Fête Mamie
Le trimètre  (Prosodie) EmptyDim 3 Mar - 15:48 par jeanyves53

» Pax (poème humanitaire)
Le trimètre  (Prosodie) EmptyJeu 29 Fév - 19:17 par André Laugier

Statistiques
Nous avons 52 membres enregistrés
L'utilisateur enregistré le plus récent est norbert

Nos membres ont posté un total de 29387 messages dans 4636 sujets
Le Deal du moment : -50%
-50% sur les sacs à dos pour ordinateur ...
Voir le deal
19.99 €

 

 Le trimètre (Prosodie)

Aller en bas 
AuteurMessage
André Laugier

André Laugier


Messages : 7152
Date d'inscription : 25/01/2015
Age : 81
Localisation : Marseille

Le trimètre  (Prosodie) Empty
MessageSujet: Le trimètre (Prosodie)   Le trimètre  (Prosodie) EmptyMer 25 Fév - 21:57



PETIT LEXIQUE POÉTIQUE

LE TRIMÈTRE

Dans la versification grecque, c'était un vers de trois mesures de deux pieds chacune. Par analogie, la versification française applique ce terme à un alexandrin scandé en trois parties égales (4 + 4 + 4), alors que la coupe "classique" se situe à l'hémistiche (6 + 6).

On précise souvent "trimètre romantique", car cette coupe a été fréquemment utilisée par les poètes romantiques. Mais ils ne l'ont pas inventée. On donne d'ailleurs habituellement comme exemple un vers du XVIIe siècle dont la coupe en trois parties est très nette :

...
Je veux, sans que la mort ose me secourir
Toujours aimer,/ toujours souffrir,/ toujours mourir.

Pierre CORNEILLE

On peut trouver de telles coupes dès le XVIe siècle, mais elles sont assez rares, et laissent place à quelque hésitation quant à leur place dans le vers :


Je veux lire en trois jours l'Iliade d'Homère
Et pour ce, Corydon, ferme bien l'huis sur moi ;
Si rien me vient troubler, je t'assure ma foi
Tu sentiras/ combien pesante/ est ma colère.

Pierre de RONSARD

On pourrait faire ressortir à la lecture de ce dernier vers un alexandrin plus traditionnel :

Tu sentira combien/ pesante est ma colère./

Le trimètres est assez rare dans la poésie classique où il produit un effet d'autant plus appuyé. Il est beaucoup plus fréquent dans la poésie "romantique" qui, par divers effets dont "l'enjambement", à voulu briser la scansion monotone de l'alexandrin traditionnellement coupé entre les deux hémistiches, tout en continuant à utiliser largement ce vers.

Victor HUGO s'est particulièrement vanté de l'avoir désarticulé. Si le trimètre joint à d'autres procédés, a bien rompu la monotonie de la scansion classique, ce vers a poursuivi sa longue carrière.

Exemples :


LA CONSCIENCE

...
Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,
Il vit un œil/ tout grand ouvert? dans les ténèbres.

Victor HUGO



LE PARRICIDE

...
Rien que dans un hiver, ce chasseur détruisit
Trois dragons en cosse, et deux rois en Scanie ;
Il fut héros,/ il fut géant,/ il fut génie.

Victor HUGO

...
Avec ce qui l'opprime, avec ce qui l'accable,
Le genre humain/ va se forger/ son point d'appui.

Victor HUGO

Le trimètre est souvent fortement marqué chez Victor HUO, et même parfois martelé, imposant la force de l'expression. On le trouve ainsi répété dans une de ses longues œuvres les plus puissantes :

...
Malheur à ce qui vit ! Malheur à ce qui luit !
Je suis le mal,/ je suis le deuil, / je suis la nuit.

On n'a pas, ici, à hésiter sur le choix de la diction : elle est imposée. Ce n'est pas toujours le cas chez d'autres poètes romantiques :


ÉLOA OU LA SOEUR DES ANGES

...
Lazare, qu'il aimait et ne visitait plus,
Vint à mourir,/ ses jours étant/ tous révolus.

Alfred de VIGNY.

L'un des rénovateurs de l'alexandrin au XXème siècle, Louis ARAGON, n'ut garde de négliger le rythme significatif du trimètre, en des vers bien marqués, reprenant des formules qu'il transforme :


Je vous salue/ Marie de France/ aux cent visages.

Louis ARAGON

_________________
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)
Revenir en haut Aller en bas
http://echos-poetiques.e-monsite.com/
 
Le trimètre (Prosodie)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Antithèse (Prosodie)
» LE TROBAR (Prosodie)
» LE PALINDROME (Prosodie)
» L'HENDÉCASYLLABE (Prosodie)
» HAÏKAÏSATION (Prosodie)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LE COIN POÉTIQUE DE FRIPOU :: Espace Prosodie-
Sauter vers: