Alter ego

ALTER EGO

Je supporte aisément un tout autre moi-même,
Ressemblant, différent, et je tends à Autrui
Une main, un regard que la bonté construit,
Et qui nimbe mon cœur d'une grâce suprême.

Je voue à l'empathie le prix d'un diadème
Qui coifferait, probant, mon front ainsi instruit
De l'écho du prochain, authentique usufruit
D'une complicité dont l'amour est l'emblème.

Je sème un dévolu au bouquet de mon cœur
Qu'aucune ingratitude, et que nulle rancœur,
Ne brisent la lumière au soleil du bien-être.

Sur l'océan d'amour qui étreint galamment
Et rythme le foyer de l'instant qui va naître,
Autrui m'invente à lui, et moi de mêmement.

ANDRÉ

_________________
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)

Etre ou ne pas être soi même. Se mirer dans ses vers pour se connaitre ou se reconnaitre, l'affaire n'est pas aisée pourtant.
Merci pour cette... introspection poétique et belle soirée.
bis

Déjà il est bien difficile de se connaitre ! !
Comme dans les essais de Montaigne, la démarche originale fait de l'enquête philosophique le miroir de l'auteur : « C'est moi que je peins. » Quel que soit le sujet traité, le but poursuivi est la connaissance de soi, l'évaluation de son propre jugement, l'approfondissement de ses inclinations, la mise en œuvre du précepte socratique « Connais-toi toi-même » débouche sur une exploration vertigineuse des énigmes de notre condition, dans sa misère, sa vanité, son inconstance, sa dignité aussi.
Je ressens la même démarche dans ce poème dédié à la connaissance de son propre ego par le regard d'autrui.
Belle soirée à vous trois . Gros bisous.
bibi2

_________________
Alter ego 110108034927815720

Messages : 1155 Date d'inscription : 08/02/2015

Bonjour, André.
Qui nous connait mieux que NOUS même ?
Nos regards essaient de percer la "cuirasse" de ces autres qui nous observent, avec certainement des préjugés et des à priori. MEME LES PSYS sont incapables de nous "SONDER" avec vérité...Nous persistons à nous trouver tant d'excuses...
Ai-je cerné le sujet, André ? Bise et merci...

Le principal est de s'entendre avec son alter ego. Quand je travaillais, je trouvais détestable qu'on me jugeât, croyant me connaître alors que j'ai du mal à me connaître moi-même. Je me demande si l'on peut critiquer ou se bagarrer avec son moi détestable. Rassurez-vous, amis, je ne me suis jamais posé la question.
Sonnet remarquable, même si un e muet à l'hémistiche devant une consonne au vers 5 m'interpelle. Mais la beauté de ce sonnet régulier relègue l'anomalie au second plan. Bravissimo, ami poète.

PL

app

pierrot-lunaire a écrit:: Le principal est de s'entendre avec son alter ego. Quand je travaillais, je trouvais détestable qu'on me jugeât, croyant me connaître alors que j'ai du mal à me connaître moi-même. Je me demande si l'on peut critiquer ou se bagarrer avec son moi détestable. Rassurez-vous, amis, je ne me suis jamais posé la question.
Sonnet remarquable, même si un e muet à l'hémistiche devant une consonne au vers 5 m'interpelle. Mais la beauté de ce sonnet régulier relègue l'anomalie au second plan. Bravissimo, ami poète.

PL

MERCI, PIERROT-LUNAIRE pour cette très agréable exégèse concernant le fond de mon sonnet. J'apprécie cette grande sagesse et philosophie de vie qui est la tienne et qui vient judicieusement étayer mes réflexions sur "Autrui".

Bien entendu, nous ne serons jamais d'accord, je pense, sur le "E" muet à l'hémistiche devant une consonne. Je tiens bien à préciser, en tout cas, pour nos Ami(e)s poètes du forum, qu'il ne s'agit en aucun cas d'une "anomalie" comme je me rends compte, hélas, beaucoup l'interprètent de nos jours. Ce mode, qui date du XIXe siècle, a été TOTALEMENT ABOLI, dès la fin du XVIIe siècle. Il suffit de lire les poèmes des auteurs à partir du siècle des Lumières, du Romantisme, des Grand Initiateurs, ou encore de l'époque de la décadence à la modernité pour se rendre compte qu'il n'est plus tenu compte de ce procédé.

Et même, d'ailleurs, à l'époque de François VILLON et de Charles d'ORLÉANS, (pour ne citer que ces deux auteurs majeurs du XVe siècle), cette application était déjà contestée. Il suffit de lire leurs œuvres pour avoir des exemples précis, dont je cite deux extraits, pour exemple :

...
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie
Gouttes d'argent d'orfèvrerie ;
Chacun s'habille de nouveau.
...

(Charles d'ORLÉANS (Le printemps. Rondeaux et chansons. 1440)

...
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés.

(François VILLON. Épitaphe. 1463)

Excellente journée, PIERROT-LUNAIRE, et toute l'assurance de ma Chaleureuse Amitié et considération.

CARPE DIEM

_________________
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)

MOMO DE MASSILIA a écrit:: Bonjour, André.
Qui nous connait mieux que NOUS même ?
Nos regards essaient de percer la "cuirasse" de ces autres qui nous observent, avec certainement des préjugés et des à priori. MEME LES PSYS sont incapables de nous "SONDER" avec vérité...Nous persistons à nous trouver tant d'excuses...
Ai-je cerné le sujet, André ? Bise et merci...

Toute ma gratitude, Cher MOMO, pour ces mots de PARTAGE, qui sont ceux d'un homme généreux, dont la sagesse et l'altruisme sont perceptibles dans l'élégance de ces pensées d'AMITIÉ et de FRATERNITÉ.

Oui, c'est bien cela : nous essayons de comprendre autrui en l'espérant comme nous sommes nous-mêmes. À travers sa "cuirasse" nous rêvons d'y trouver un être ressemblant et différent à la fois, parce que nous sommes tous membres d'une seule et même famille, et que comprendre l'autre revient à comprendre ses propres réactions. À mieux se connaître soi-même.

Ma TRÈS CHALEUREUSE ET SINCÈRE CORDIALITÉ

CARPE DIEM

_________________
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)

fripou a écrit:: Etre ou ne pas être soi même. Se mirer dans ses vers pour se connaitre ou se reconnaitre, l'affaire n'est pas aisée pourtant.
Merci pour cette... introspection poétique et belle soirée.

Bonsoir FRIPOU,

"Chassez le naturel, il revient au galop," dit le proverbe. Si c'est celui que nous désirerions être, nous ne le serons jamais ; si c'est celui, tout simplement, que nous sommes, nous le serons toujours. Comment pourrions-nous rester en paix si nous étions sans cesse à la recherche de notre identité ? Je pense, dans bien des cas, qu'apprendre à être soi-même c’est désapprendre de ses vieilles habitudes. Autrement dit,c’est se libérer du poids énorme dû à notre conditionnement.

UN GRAND MERCI, Chère FRIPOU pour ta lecture ainsi que ton très aimable commentaire.

DE CHALEUREUX et une douce soirée à toi.

_________________
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)

Flamme a écrit:: Déjà il est bien difficile de se connaitre ! !
Comme dans les essais de Montaigne, la démarche originale fait de l'enquête philosophique le miroir de l'auteur : « C'est moi que je peins. » Quel que soit le sujet traité, le but poursuivi est la connaissance de soi, l'évaluation de son propre jugement, l'approfondissement de ses inclinations, la mise en œuvre du précepte socratique « Connais-toi toi-même » débouche sur une exploration vertigineuse des énigmes de notre condition, dans sa misère, sa vanité, son inconstance, sa dignité aussi.
Je ressens la même démarche dans ce poème dédié à la connaissance de son propre ego par le regard d'autrui.
Belle soirée à vous trois . Gros bisous.

Voilà une réponse comme je les adore, Chère FLAMME. Un commentaire constructif parce que didactique s'ouvrant sur une véritable réflexion et analyse. OUI ! je partage ENTIÈREMENT tes points de vue qui sont ceux d'une personne sage et érudite. Ce que j'aime aussi en toi, c'est cette humilité que tu sais faire partager. Je lis chacun de des commentaires avec intérêt et grand plaisir.

MILLE MERCIS et DE CHALEUREUX

Passe une agréable soirée.

_________________
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)