Les mots de novembre

Quelques photos jaunies content le souvenir
Des défunts d'autrefois reposant sous la pierre.
Ils se sont oubliés aux sillons de la terre
Au hasard des allées privées de devenir.

Lorsque vient la Toussaint qui cherche à rajeunir
L'image des anciens auréolée de lierre
Un rêve vient fleurir aux pas de ce parterre
Histoire de penser qu'hier peut revenir.

Les mots d'une prière égaient la promenade
Qui s'arrête un instant face à la colonnade
D'un illustre inconnu que le temps a vaincu.

Lorsque le jour s'éteint enivré de silence
Ne reste que l'écho de ceux qui ont vécu
Dont le glas du destin vient souligner l'absence.

Il faut fleurir nos morts
Demain c’est la Toussaint pour choyer nos défunts
Au vieux cimetière, dans ses allées de pierre
Nos souvenirs sont là depuis l’année dernière
Et il nous faut fleurir ces environs communs

Nous prendrons des photos sous les vents opportuns
Après la promenade devant la barrière
Qui bloque son entrée recouverte de lierre
Nous penserons beaucoup à eux sous les embruns

Nous ne manquerons pas de nettoyer les tombes
De bien poser les fleurs aux tristes catacombes
Afin d’égayer les stèles abandonnées

Puis nous remonterons vers des lieux plus cléments
Pour oublier un peu nos âmes chagrinées
Les cœurs devenus lourds de nos abattements
Lucienne le 09.11.2016

Fleurir les tombes,
Je hais le chrysanthème en pots de la Toussaint
Vendu par les marchands dans les allées de pierre
Qui jouxtent bien souvent un petit cimetière
Où les défunts s’ennuient de ce rite malsain

Il creuse les bourses pour honorer un saint
Mais pas celui des morts, cette date est charnière
Pour les persécutés tombés sous la bannière
De leur religion, ce jour est sacrosaint

Le souvenir des morts est pour le deux novembre
Je pense à eux très fort, ils sont dans l’antichambre
D’un paradis nouveau où leur ange sourit

Je ne les oublie pas, j’ai toujours leur image
Ou des photos jaunies en tête et en esprit
Fin de leur promenade, ils ont tourné la page
Lucienne le 09.11.2016

Rien qu’un jour,
Fleurir les caveaux noirs serait de bon augure
Pour honorer les morts et ces stèles parer
Dans les allées de pierre où l’on va s’égarer
Pour revoir nos défunts, en photos la figure

La Toussaint est le jour de prier en mesure
Pour nos chers disparus afin de réparer
Tous les « je t’aime » oubliés et mieux se préparer
A un futur départ, notre prochaine usure

Cette promenade fait du mal à certains
D’hier les souvenirs ne sont pas très lointains
Qui font pleurer les yeux à penser au lignage

Nos ancêtres sont là couchés dans ces tombeaux
Mais pourquoi rien qu’un jour pour rendre témoignage
De nos amours perdues en ces corps en lambeaux
Lucienne le 11.11.2016

Ma mère, mon amour
Au jour de la Toussaint, mon cœur a de la peine
De penser aux défunts qui ne reviendront pas
Et surtout à ma mère, à son dernier repas
Qu’elle fit esseulée devant l’assiette pleine

Elle était malade, criant à perdre haleine
De souffrance en ses maux la menant au trépas
Mon âme est avec elle et ces tendres appas
Qu’elle sut prodiguer, de flamme dans ma veine

Nos sangs sont à jamais dans ces doux souvenirs
De fleurir sa photo m’arrache des soupirs
De mes promenades dans les allées de pierre

Je ne peux oublier celle qui fut maman
Celle qui est couchée sous des branches de lierre
Qui sera à jamais mon plus beau talisman
Lucienne le 14.11.2016

La tombe de ma mère
Dans les allées de pierre alignées de tombeaux
J’y recherchais la stèle où reposait ma mère
Mais ne la trouvant pas, mon âme en fut amère
Je voulais la fleurir, éloigner les corbeaux

Mes souvenirs d’elle, de son cœur en lambeaux
Me mettaient mal à l’aise en sa vie éphémère
Elle était partie tôt, j’étais enfant commère
Je n’avais pas compris ces imprévus moins beaux

Des soucis la minaient, sa vie était précaire
Elle fut inhumée sur ce terrain calcaire
Et à chaque Toussaint, je pense à mes défunts

Promenade finie, je fais une prière
Devant chaque photo où brûlent des parfums
Qui me font oublier de marbre cette pierre
Lucienne le 15.11.2016

Souvenirs enfouis
De la Toussaint la fête est jour triste pour moi
Il me faut m’incliner dans ces allées de pierre
Sur la tombe des morts et celle de ma mère
Disparue bien trop tôt à mon plus grand émoi

Sur sa photo jaunie, je prends sur mon surmoi
Pour ne pas trop pleurer en ma pensée amère
Je n’avais pas vingt ans, déjà au cimetière
Pour inhumer maman partie de mon chez-moi

Les souvenirs sont durs lorsque je pense à celle
Qui m’a donnée la vie et un bout d’étincelle
Qu’elle m’a insufflée, je ne dois l’oublier

Tous mes défunts sont là allongés dans leurs stèles
Dans la promenade, l’instant est sablier
Où s’écoule le temps à fleurir mes modèles
Lucienne le 18.11.2016

Les fleurs de la Toussaint
Je pense à mes défunts toute l’année durant
J’ai tant de souvenirs me passant par la tête
Que j’ai du mal à croire à cette sainte fête
Pour honorer mes morts à ce jour révérant

Je n’ai pas de photos, perdues dans le courant
De ma vie difficile et cela trop m’inquiète
Mais ils sont dans mon cœur et mon âme sécrète
De fort douces pensées, les soirs m’accaparant

Lors en promenade, je visite des tombes
Je n’oublie pas les miens partis en hécatombes
Je pense à eux souvent de jour comme de nuit

Mes parents ne sont plus dans ces allées de pierre
Qui jouxtaient la maison et mon rêve s’enfuit
Aux limbes du passé vers le grand cimetière
Lucienne le 25.11.2016

Prière aux défunts
Promenade achevée dans les allées de pierre
Mon cœur se fait très lourd pensant aux disparus
Je revois mes défunts en souvenirs accrus
Ils sont là devant moi, la fleur en boutonnière

Sur les photos jaunies, dans leur allure fière
Ils sont encor vivants, nous sommes des intrus
A fleurir leurs tombes en nos esprits abstrus
Le jour de la Toussaint et sa grise lumière

Je ne peux oublier mes aïeuls aujourd’hui
Car ils m’ont enseigné ce passé qui a fui
Les valeurs d’autrefois demeuraient les plus belles

Alors de temps en temps, je m’en viens les prier
A genoux je me mets courbée sur leurs tombelles
Pour qu’ils me soutiennent de mars à février
Lucienne le 26.11.2016