Comme des gouttes d'eau

Comme des gouttes d'eau



Comme des gouttes d'eau glissant sur la brindille
La nuit s'en est venue couler le long du jour
Pour l'immerger enfin au déclin des toujours
Lorsque le vers luisant sur le coteau brasille.

Ainsi le fil des ans faufile son aiguille
Insidieusement sur nos bonheurs-du-jour
Puis insensiblement il courbe le front lourd
Sur les cendres du temps où se meurt l'escarbille.

Et lent, et doucement, il berce nos sommeils
D'un souffle haletant qui hante nos réveils
Tandis que les matins tardent à transparaitre.

Aux dernières lueurs des astres de la nuit
Quand la lune pâlit, s'efface à la fenêtre,
L'aube frêle a chassé le songe qui s'enfuit...