Les Deux goélands
Je vois chaque matin, au lever de l’aurore,
Deux goélands jumeaux, qui planent dans les cieux,
Décrivant au-dessus de la vague sonore
La courbe de leur vol calme et silencieux.
Lentement dans l’éther que la lumière dore,
Ils glissent d’un essor pareil, insoucieux
Des ces pauvres humains qui s’éveillent encore
Pour reprendre leur joug et tirer leurs essieux.
Mais eux, montant toujours plus haut dans la lumière,
Ils ont su conserver la liberté première,
Ils n’ont d’autres soucis que d’ouvrir l’aile aux vents ;
Leur solitude à deux est limpide et profonde ;
Ils s’aiment en planant loin des bruits de ce monde…
Comme je vous envie, ô pâles elkovans !