Pas de repos pour l'inspecteur 3

Pas de repos pour l’inspecteur 3,
Il était encore trop tôt pour aller prendre le petit déjeuner. Il patienta alors, assis sur le lit bien arrangé et sortit son guide de routard qu’il avait emporté avec lui. Il chercha la région qui le concernait. Il aimerait visiter le plus d’endroits possibles mais surtout connaître les spécialités culinaires locales et les grands crus millésimés. Il comptait faire une route gastronomique et visiter des monuments incontournables. Il voulait profiter de la douceur du climat et de la beauté des côtes littorales très réputées. Il se devait de voir les plages sablonneuses et les hautes falaises de calcaire typiques de la région : Oléron, Royan, Ré était de superbes îles à ne pas rater. Il n’avait pas de moyen de locomotion alors il louerait un vélo à la journée : ainsi, il se referait un peu les jambes tout en admirant en toute quiétude les paysages. Et puis, il y avait Poitiers, ancienne capitale du Poitou-Charentes et désormais le pôle d'équilibre de la région. Cette ville possédait de nombreuses églises, des hôtels particuliers, une superbe cathédrale ainsi que l'ancien palais des comtes de Poitou, ducs d'Aquitaine (XIIe siècle), aujourd'hui reconverti en palais de justice sans oublier le fameux Futuroscope, site de loisirs festif et familial. Il avait de quoi faire et sans doute n’aurait-il pas le temps de tout visiter. Mais il était déjà huit heures à son portable et il pouvait maintenant descendre prendre sa collation matinale dans la salle de restauration. Il commençait à avoir faim et avait hâte de partir en campagne. Un petit déjeuner copieux l’attendait dans un coin retiré de la salle tamisée. La table était joliment fleurie d’un petit bouquet de roses fraîchement cueillies à la rosée du matin sans doute. Le service était parfait et l’accueil fort convivial. Il lui était proposé croissants, beurre, confitures, pains au chocolat, tartines, café noir, miel, chocolat au lait ou bien une assiette de charcuterie du pays en buffet froid à volonté. L’inspecteur prit tout son temps pour se sustenter : il en aurait grand besoin pour la journée à faire ses promenades et visites en tous genres. Il ne voulait pas en perdre une miette de ces vacances charentaises. Il n’avait que huit jours pour se reposer et se détendre l’esprit et le corps. Il était resté fourbu de sa dernière enquête qu’il avait élucidée avec grande difficulté dans une ferme sordide. Du reste, il n’avait pas prévu de remettre les pieds dans un domaine agricole quel qu’il soit : la gadoue et la bouse de vaches ne lui allaient pas très bien au moral ni à sa tenue vestimentaire ! Ses mocassins vernis, qui ne l’étaient plus guère, s’en souvenaient encore. ! Ainsi passa le temps en toute tranquillité et projets.
C’est alors que son portable sonna. Il décrocha rapidement et quelle ne fut pas sa surprise : le commissaire divisionnaire de Saint-Pierre d’Oléron en personne. C’en était fichu de son parcours charentais. Son alter-ego voulait le voir le plus rapidement possible. L’inspecteur devina vite pour quelle affaire il avait besoin d’un coup de main : sa réputation de fin limier l’avait suivi jusqu’en pays poitevin. Il espérait simplement que l’enquête fut rapidement résolue afin qu’il lui resta quelques jours pour lui. Ils s’étaient donné rendez-vous à une terrasse pour parler tranquillement. Il faisait une journée magnifique avec ciel bleu et grand soleil, plus propices à la promenade et au farniente qu’autre chose. Ils arrivèrent pratiquement en même temps et, après s’être salués, ils commandèrent un café. Le commissaire s’assit en face de l’inspecteur et commença à lui présenter les faits tels qu’ils s’étaient produits. Il avait l’air très inquiet, d’autant que ce n’était pas la première fugue sur l’île. Mais presque toutes avaient été résolues sans problème particulier mise à part celle d’un jeune homme d’une vingtaine d’années disparu depuis un mois. Même cas de figure sauf que le garçon fréquentait assidument la faculté de droits et sciences sociales à Poitiers. Il n’était pas reparu au domicile familial et aucun signe de vie depuis : pas de manipulation bancaire, aucun appel ni SMS à sa famille et sa petite amie. Il avait quitté l’université en fin de cours et on ne l’avait plus revu. Cela faisait deux disparitions inquiétantes et peut-être avaient-elles un lien, sait-on jamais : en tout cas, une affaire très ressemblante sauf que Mélanie était mineure…
Lucienne le 26.03.2016