Entre ce qu'on a en tête et ce que l'on écrit
Il y a souvent un monde et tellement de non dits
Comment apprivoiser idées qui se bousculent
Quand on n'y parvient pas, se trouver ridicule
Des vers bien agencés, remplis de platitudes
Vaut-il mieux renoncer faute d'exactitude
Le peintre a ses couleurs bien souvent invisibles
L'auteur a ses envies qui demeurent illisibles
Même si quelquefois la plume glisse fluide
Bien plus souvent pourtant l'encre n'est pas liquide
Les phrases restent coincées dans un coin du cerveau
On a beau essayer, rimes vont au caniveau
Et puis un jour miracle les lettres forment mots
On se relit perplexe, se disant pas trop tôt
Chaque chose à sa place dans le plus juste ton
Heureux de la tournure, la fin de son feuilleton
Et on a beau se dire que ça ne durera pas
L'émotion est palpable devant le résultat
Pouvoir rien qu'une fois se dire, suis un poète
C'est oublier les jours de combats, de défaites