Un matin comme les autres pour l’inspecteur 6

Un matin comme les autres pour l’inspecteur 6,
L’inspecteur avait une grande marge de temps devant lui avant de se rendre à l’institut médico-légal.
Il avait hâte d’en savoir un peu plus sur ces impacts de piqure et éventuellement ses conséquences dans le décès d’Emilia.
Il mit à jour son dossier d’enquête avec les informations d’Adriana, ressortit ses indices et regarda attentivement les photos : ce pourrait-il que cette demeure fut la cause de la mort d’Emilia ? Mais, si elle était un héritage de famille, à qui reviendrait-elle maintenant ? S’il n’y avait pas d’autres frères et sœurs qu’Adriana, elle devait logiquement lui revenir en héritage ? Ce qui laissait à penser qu’elle  aussi était peut-être en danger ! Heureusement, il l’avait fait raccompagner par un policier et mise sous protection mais serait-ce suffisant ? Qui avait commandité ce crime, si crime il y avait : la belle Milena ? Et de quelle manière s’y était-elle prise ? Quels avaient été ses arguments ?
Il appela le consulat roumain pour avoir plus d’informations sur Emilia et Adriana mais rien de plus que ce qu’il ne savait déjà. Par contre, pour ce qui concernait la fille, il avisa Interpol et ce fut positif : elle avait eu maille à partie avec la justice de son pays pour faux et usage de faux sur des titres de propriété, abus de confiance sur personnes faibles, falsification de diplômes universitaires, accointances avec la mafia locale …
Tout ceci donnait une autre dimension à son enquête. Se pourrait-il qu’elle ait utilisé ses connaissances de la pègre pour faire éliminer sa mère à distance ? Elle semblait travailler dans un milieu hospitalier : assez facile pour elle d’obtenir des doses de médicaments mortels !
Mais il ne pouvait rien affirmer tant que les résultats du labo n’étaient pas tombés et il lui fallait trouver les preuves : une intuition n’était pas suffisante !
Il téléphona à un vieux notaire à la retraite de sa connaissance pour prendre rendez-vous afin d’analyser et de vérifier l’authenticité de l’acte notarial qu’il avait en sa possession. Ce dernier avait une passion pour les anciens documents et un flair sans pareil pour détecter les falsifications. Il appréhendait très bien la langue roumaine : il avait fait une partie de ses études à la Faculté de Droits de l’Université de Bucarest en parallèle avec la faculté de Panthéon-Sorbonne. Il lui serait d’un grand recours pour démêler et traduire ce document avec tous ses arcanes juridiques.
Il était dans l’urgence de retrouver Milena Luca pour l’interroger et la mettre en examen, tout du moins la mettre à l’écart et sous haute surveillance.
Il appela, tour à tour, le juge d’instruction et le procureur de la République pour obtenir un mandat de recherche. Il pensait que les charges contre elle étaient suffisantes pour qu’elle fût mise en examen : il pourrait l’interroger de manière plus efficace. Il la soupçonnait fortement d’avoir commis un parricide !
En attendant l’acte dûment accordé, il fit une brève toilette, se confectionna un encas, se servit un café bien chaud suivi d’une cigarette et alla s’allonger sur le divan pour essayer de fermer les yeux quelques instants : il n’était plus trop en état de réfléchir sereinement et il ne pouvait rien faire sans mandat ni résultats de l’autopsie.
Il lui restait deux heures avant son rendez-vous avec l’homme de droit.
Par précaution, il décrocha son téléphone pour ne pas être dérangé le temps de sa courte pause.
Lucienne le 27.01.2016