Les Parfaits imparfaits

Les Parfaits imparfaits

Il était une fois un pays beau mais rude
Souffrant de contraste, jeté au pilori
Car en ses hauts plateaux et ses maisons trop prudes
Il fallait y rester entre haine et mépris
Les habitants très fiers se targuaient de « Parfaits »
Mais qu’est-il advenu de cet âge barbare
Où l’on niait Jésus, tous biens et leurs méfaits
Les gens se disaient « Purs » dans ce pays cathare
Ils s’étaient résignés aux grands feux des bûchers
Mais que reste-il donc de leur page d’Histoire
Des châteaux hauts perchés aux regards accrochés
Nous les apercevons détruits et sans mémoire
De vies sacrifiées devant un tribunal
Souvent les « Bonhommes » firent fi aux menaces
A préférer de loin l’ascétisme intégral
Et s’obstinant toujours à rester populaces
Qui laissèrent des plaies dans la chair et dans l’âme
Et encore aujourd’hui, les bourgs semblent engourdis
Et les vignes témoins silencieux du drame
Ont le cep tourmenté pareil à leurs esprits
Aussi depuis ce temps, leur foi est méritoire
Elle erre dans les rues, dans les murs très épais
On trouve ces « Parfaits » dans tous les cours d’histoire
Payant le prix du sang sans recouvrer la paix
Las Philippe le Bel démantela leur foi
En montant à l’assaut du puissant Montségur
Brûlant tous les « Gentils », grimpant jusqu’au beffroi
C’était la loi de Dieu d’immoler tous les « Purs »

Lucienne le 20.11.2015