Les ParquesAh ! Combien de regrets mon pauvre cœur endure
Quand je passe en rêvant devant la Filature...
Elles sont trois avec leurs écheveaux de fil,
Sombres et occupées, le visage impassible.
Trois... Pas une de plus, mais une œuvre terrible,
Un labeur permanent, pernicieux, subtil.
Les Filles de la Nuit, chacune à son outil,
N'ont jamais de repos. Leur trêve est impossible.
Chacune tient un fil dans sa main insensible
Et les fils de nos vies semblent si volatils.
L'une est assise et file, elle file sans cesse,
Elle tisse nos jours avec délicatesse,
Et ce fil de nos jours, on le doit à Clotho.
Lachesis est debout, drapée dans sa tunique
Elle enroule les fils sur d'immenses fuseaux.
Atropos, au hasard, les coupe, fatidique...
Ah ! Combien de tourments mon pauvre cœur endure
Quand je passe, en rêvant, devant la Filature...