La Forge J'ai vu rentrer ici en ce lieu inouï
La Déesse d'Amour suivie de son mari !
Sous les vents sulfureux qui sortent du cratère
En pesantes bouffées à la couleur cuivrée,
L'abîme souterrain ouvre sa gueule et bée
Comme un gosier d'airain s'enfonçant sous la Terre.
De ce gouffre béant de l'Etna, qui s’enterre
Dans son antre puant aux parois tapissées
De goudron, de basalte et de noires fumées,
S'élève un bruit d'enfer aux vapeurs délétères.
Le bancal Dieu barbu frappe de ses marteaux
Et il boite en marchant autour de ses fourneaux
Où un soufflet géant attise un feu de forge !
L'oreille est assourdie d'immenses bruits d'airain
Et Venus est partie, fuyant ce coupe-gorge,
Où rougeoie, colossal, l'horrible Dieu Vulcain !
Elle a fui sans regret de ce lieu effrayant,
La Déesse d'Amour... chercher d'autres amants !
Les Antiques