ArgosLe chien a déplié ses pattes flageolantes.
Il a ouvert les yeux et longuement flairé.
Redressé sur le seuil, il y est demeuré,
Puis il s'est mis debout, la truffe frémissante.
Là-bas un homme vient, démarche chancelante,
Une motte de terre en son poing resserré,
En s'aidant d'un bâton noueux au bout ferré.
Des larmes ont mouillé sa barbe foisonnante.
Mais Argos ne voit pas. Il est malade, vieux…
Il écoute et il sent, il est las, anxieux...
Et pourtant, malgré tout, il a reconnu l'homme !
Ulysse est de retour ! Il s'est précipité...
Et le vieux chien est mort sous les caresses comme
S'il mourait de bonheur, son maître à ses côtés
Les Antiques